Image légendée
Photo prise par une caméra cachée et diffusée par l'association « Pays de l'ours », , le 4 juin 2021, d'un ours brun dans une forêt près de Melles, dans les Pyrénées © Pays de l'Ours/AFP/Archives -

Le gouvernement a ouvert la voie vendredi à des mesures d'effarouchement de l'ours dans les Pyrénées, les préfets pouvant désormais autoriser, sous condition, de telles mesures en cas d'attaques du plantigrade sur des troupeaux. Depuis la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées au cours des années 1990, les éleveurs de brebis se plaignent de prédations.

L'Office français de la biodiversité (OFB) a pour sa part dénombré 331 attaques d'ours sur le cheptel dans ce massif montagneux en 2022, contre 333 l'année précédente. Différents arrêtés préfectoraux, légalisant l'effarouchement et souhaités par les éleveurs, ont été cassés par la justice administrative, l'ours étant une espèce protégée.

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau avait promis mi-avril de nouveaux arrêtés sur le sujet - chose faite avec le texte publié vendredi au journal officiel. Ce dernier permet aux préfets de département d'autoriser des « mesures d'effarouchement visant la protection des troupeaux domestiques pour prévenir les dommages par déprédation ». Sont possibles des mesures d'effarouchement simple à l'aide de moyens lumineux (torches, phares, guirlandes lumineuses) et sonores (cloches, sifflets, pétards, sirènes); ainsi que des mesures renforcées avec des tirs sonores non létaux. Cette deuxième option n'est possible que si les mesures simples n'ont pas eu d'effet. Des attaques doivent justifier les demandes d'autorisation d'effarouchement, qui sont « possibles à condition qu'il n'existe pas d'autre solution satisfaisante », estime le gouvernement. « Il n'y a lieu d'autoriser le recours à l'effarouchement que lorsque les mesures de protection des troupeaux, bien qu'effectives et proportionnées, s'avèrent insuffisamment efficaces » et que « le troupeau concerné a déjà subi des dommages », précise le gouvernement.

« Dans le coeur du parc national des Pyrénées, aucune mesure d'effarouchement renforcé ne peut être autorisée » et tout effarouchement simple nécessite l'autorisation du directeur du parc, précise l'arrêté. « Les mesures d'effarouchement renforcé mises en oeuvre depuis 2019 dans les Pyrénées ont permis, lors des contacts, la mise en fuite des ours et l'échec de leur tentative d'approche du troupeau », juge également le gouvernement dans le texte. En 2022, l'OFB a recensé 76 ours dans les Pyrénées, chiffre en hausse par rapport à 2021 (74) et 2020 (64).