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Un régime pauvre en calories renforcerait l’efficacité de la chimiothérapie © PxHere

Un régime alimentaire « imitant le jeûne » renforcerait l’effet des premières séances de chimiothérapie chez les patientes atteintes d’un cancer du sein. C’est ce que tend à montrer un essai clinique de phase 2 randomisé, qui fait l’objet d’un article dans Nature Communications du 23 juin. Un régime « imitant le jeûne » est un régime hypocalorique et pauvre en protéines, qui vise à susciter des réactions métaboliques similaires à celles provoquées par un jeûne strict à base d’eau. 

Des études antérieures au stade pré-clinique suggéraient déjà que le jeûne de courte durée – ou des diètes équivalentes – pouvait protéger les cellules saines contre la chimiothérapie, tout en accroissant la vulnérabilité des cellules cancéreuses au traitement. Mais la recherche clinique sur le sujet n’en est qu’à ses débuts. 

Dans l’essai mené par Judith Kroep et ses collègues, du centre médical de l’université de Leyde, aux Pays-Bas, 129 patientes atteintes d’un cancer du sein (de type HER2 négatif et de stade II/III) ont suivi soit un régime « imitant le jeûne », soit leur régime habituel durant trois jours, avant et pendant des séances de chimiothérapie. Dite « néoadjuvante », cette chimiothérapie est administrée avant l’intervention chirurgicale, pour réduire la taille de la tumeur. Le régime était à faible teneur en acides aminés, composé de soupes, bouillons et thé.

Résultat : tout d’abord, aucune différence de toxicité liée au régime n’a été observée entre les deux groupes. Mais dans le groupe soumis à régime, les effets de la chimiothérapie sur la tumeur ont été renforcés. Quant au suivi de la survie (sans maladie), il est en cours.

Ces résultats suggèrent qu’un régime imitant le jeûne pourrait être à la fois sûr et efficace pour compléter la chimiothérapie chez des femmes atteintes d’un cancer du sein. Ils montrent aussi que la recherche doit se poursuivre sur les avantages du jeûne combiné à une thérapie anticancéreuse.