Image légendée
Vue aérienne du télescope avec un trou de 30 mètres dans la parabole, le 19 novembre 2020 à Arecibo, à Porto Rico © AFP Ricardo Arduengo

Le télescope d’Arecibo, à Porto Rico, qui menace de s’effondrer après la rupture de deux câbles de soutien, va être démantelé au terme de 57 ans de bons et loyaux service, a annoncé jeudi la Fondation nationale des sciences américaines, un coup dur pour l’astronomie mondiale. Outil de nombreuses découvertes, ce télescope est l’un des plus grands au monde.  

Deux câbles soutenant les 900 tonnes des instruments du télescope au-dessus de la parabole de 305 mètres de diamètre ont rompu le 10 août et le 6 novembre. Les ingénieurs craignent que les autres câbles reliant les instruments à trois tours ne rompent également à tout moment, ce qui rend toute tentative de réparation excessivement dangereuse. La priorité est donc donnée « à la sécurité des ouvriers, du personnel et des visiteurs de l’observateur d’Arecibo, ce qui rend cette décision nécessaire, bien que malheureuse », a déclaré le directeur de la Fondation nationale des sciences, Sethuraman Panchanathan.

Sous le mot-dièse #WhatAreciboMeansToMe (ce qu’Arecibo signifie pour moi), un torrent de messages de tristesse et de nostalgie s’est déversé sur Twitter de la part d’astronomes professionnels et amateurs qui, depuis des décennies, ont utilisé le télescope pour leurs travaux d’observation du cosmos. « Plus qu’un télescope, Arecibo est la raison même pour laquelle je fais de l’astronomie », a témoigné Kevin Ortiz Ceballos, un astronome local. « Je suis déçue, j’ai le cœur brisé », a tweeté Karen Masters, professeure d’astronomie au Haverford College en Pennsylvanie, ajoutant une photo d’elle-même posant avec son bébé près de la parabole en 2008.

Une scène d’action du film de James Bond, Golden Eye, se déroule au-dessus du télescope, et dans le film Contact, une astronome jouée par Jodie Foster utilise l’observatoire dans sa quête de signaux extraterrestres.

La société d’ingénierie ayant examiné la structure a conclu que les câbles restants étaient sans doute plus faibles que prévu, et recommandé une « démolition contrôlée ». La Fondation a accepté.