6 000 exoplanètes - c’est-à-dire des planètes situées hors de notre système solaire - ont été identifiées à ce jour. C’est ce que vient de confirmer la Nasa. Et ce chiffre ne cesse de grimper : plus de 8 000 candidates attendent encore leur validation, et des milliards d’autres restent à découvrir dans notre galaxie, la Voie lactée. - Jusqu’à il y a 30 ans, on ne connaissait que les planètes du système solaire, les 8. Donc 4 telluriques rocheuses et 4 géantes gazeuses. Jusqu’à récemment donc, notre seul modèle planétaire, c’était notre système solaire. Mais les exoplanètes découvertes au cours des dernières décennies montrent que notre modèle est loin d’être unique. - Ce qu’on a découvert en observant des planètes autour d’autres étoiles que le Soleil, c’est qu’il y avait une plus grande diversité. Par exemple, on a trouvé des planètes géantes qui sont tout près de leur étoile. Donc on a appelé ça des Jupiter chauds. Au lieu d’être très très froides comme Jupiter, elles sont montées à plusieurs centaines ou milliers de degrés. On a trouvé aussi toute une population de planètes qui ont la taille entre Neptune et la Terre. Donc, ce sont des planètes qui n’existent pas dans le Système solaire, qui sont soit, on pourrait les appeler des "super Terres", soit des "petits Neptunes". Et l’inventaire ne s’arrête pas là ! Imaginez des planètes rocheuses entièrement recouvertes de lave, d’autres légères comme du polystyrène ou certaines abritant des nuages de pierres précieuses, ou bien encore d’autres gravitant autour de deux étoiles, d'étoiles mortes, ou même... sans étoile du tout ! Mais que recherchent les scientifiques à travers cette quête ? - Parmi ces 6000 planètes trouvées aujourd’hui, est-ce qu’il y en a déjà qui seraient habitables ? Quels sont ces critères d’habitabilité ? Maintenant, on a besoin de rentrer plus dans le détail, de savoir, pour une masse et un rayon donné, est-ce que cette planète contient une atmosphère, est enveloppée d’une atmosphère gazeuse, et quels sont les gaz qui composent cette atmosphère ? Ça, c’est vraiment très important pour savoir un peu plus comment la matière solide va interagir avec l’atmosphère, et ça, c’est primordial pour savoir si l’habitabilité est garantie ou pas. Sur la Terre, ça a été très important : l’émergence de la vie a complètement changé l’atmosphère de la Terre il y a 2 milliards d’années, et on voudrait savoir si sur d’autres planètes, un phénomène semblable a pu apparaître. Avec comme objectif ultime celui de la recherche de la vie… - La recherche de la vie, ça occupe beaucoup de chercheurs. C’est un objectif ultime dans le sens où on se demande si l’émergence et l’évolution de la vie sur Terre est un phénomène qui se serait passé sur une autre planète dans des conditions similaires, ou si ça ne se serait pas forcément passé sur d’autres planètes. Et pour ça, il faut un grand nombre de planètes. C’est pour ça que les 6000 d’aujourd’hui, les 10 000 de demain, seront vraiment toutes importantes, parce que ça nous permet de voir quelle est la diversité des conditions physiques et chimiques à la surface de ces planètes. Détecter ces mondes reste un vrai défi. Paradoxalement, sur 6 000 exoplanètes confirmées, moins de 100 ont été directement photographiées. Pourquoi ? Parce que leur lumière est souvent noyée par celle, bien plus puissante, de leur étoile. Heureusement, de nouveaux outils révolutionnent l’exploration ! - Dans les prochaines années, on va avoir un raz-de-marée avec les candidates exoplanètes de GAIA, qui est un satellite européen en train de voler en ce moment et qui accumule des données d’astrométrie, donc des mesures très précises des étoiles dans le ciel. Ensuite, il y a PLATO qui va venir l’année prochaine, qui est aussi un instrument européen spatial qui va être relancé, qui va regarder tout le ciel, toutes les étoiles brillantes, à la recherche d’une planète équivalente à la Terre. Et l’avenir annonce des projets toujours plus performants ! Au-delà de 2030, des missions comme LIFE ou le futur Habitable Worlds Observatory viseront à détecter des planètes semblables à la Terre et à analyser leur atmosphère à la recherche de biosignatures, ces indices chimiques d’une vie possible.