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Des débris de plastiques collectés sur une plage d’Almaciga, en juillet 2018, en Espagne © AFP/Archives Désirée Martin

Les fonds marins de la planète sont jonchés d’environ 14 millions de tonnes de microplastiques issus de la décomposition des immenses quantités de déchets qui échouent chaque année dans les océans, selon l’Agence nationale australienne pour la recherche. La quantité de minuscules substances polluantes est 25 fois supérieure à celle dont faisait état les précédentes études, selon la même source. 

Pour cette première évaluation mondiale des microplastiques présents dans les fonds marins, cette agence, la CSIRO, a fait appel à un robot sous-marin qui a prélevé, jusqu’à 3000 mètres de profondeur, des échantillons sur des sites situés au large des côtes sud de l’Australie. « Nos recherches ont montré que l’océan profond est un puits pour les microplastiques, a indiqué Denise Hardesty, la principale chercheuse de cette étude. Nous avons été étonnés d’observer des quantités élevées de microplastique dans un endroit aussi éloigné ». 

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Infographie sur la dégradation environnementale des océans causée par l’activité humaine © AFP John Saeki

Selon les scientifiques, qui ont publié leurs conclusions dans la revue Frontiers in Marine Science, dans les zones où les déchets flottants sont plus nombreux, il y a généralement davantage de fragments de microplastique dans le fond marin. « La pollution plastique qui finit dans l’océan se dégrade et se décompose pour finir en microplastique, explique Justine Barrett, qui a dirigé l’étude. Les résultats montrent que les microplastiques s’enfoncent effectivement au fond de l’océan ». 

Denise Hardesty appelle à la mise en œuvre en urgence de mesures destinées à trouver des solutions face à la pollution marine plastique, qui affecte les écosystèmes, la faune et la santé humaine. « Le gouvernement, l’industrie et la population doivent travailler ensemble pour réduire de manière significative la quantité de déchets que nous voyons le long de nos plages et dans nos océans », a-t-elle souligné.