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L’atterrisseur lunaire Peregrine d’Astrobiotic dans le nez de la fusée Vulcain, avant le décollage © Astrobiotic

L’entreprise américaine Astrobotic, dont le premier alunisseur a dû être détruit en vol la semaine dernière bien avant d’atteindre la Lune, s’est malgré tout montrée optimiste vendredi, en assurant que sa prochaine tentative, prévue fin 2024, serait la bonne. Une fuite de carburant avait rapidement été identifiée sur l’alunisseur Peregrine après son décollage en début de semaine dernière, ne permettant plus à l’appareil de tenter un alunissage.

Un moment « difficile », a reconnu le patron d’Astrobotic, John Thornton, expliquant que le problème était probablement lié à une valve défaillante et qu’une enquête approfondie serait menée. Mais « après cette anomalie, nous avons connu victoire sur victoire, en montrant que le vaisseau fonctionnait dans l’espace » malgré la fuite, et en permettant aux expériences scientifiques à bord, notamment celles de la Nasa, de récupérer des données.

John Thornton a indiqué avoir reçu une « confirmation indépendante » que l’alunisseur s’était bien désintégré jeudi au-dessus de l’océan, afin d’éviter de causer des débris spatiaux en orbite.

La prochaine mission d’Astrobotic doit emporter un rover développé par la Nasa, appelé Viper, qui explorera le pôle Sud de la Lune, où l’Agence spatiale américaine compte renvoyer des astronautes. Viper devra permettre d’en apprendre davantage sur l’origine et la répartition de l’eau sous forme de glace présente dans cette région, afin de déterminer comment elle pourrait être exploitée pour de futures missions. 

Le décollage est prévu en novembre. L’alunisseur d’Astrobotic devant transporter le rover Viper jusqu’à la Lune est nommé Griffin, et est environ trois fois plus gros que Peregrine. Viper est « très sophistiqué et coûteux », a souligné Joel Kearns, haut responsable à la Nasa. « Donc nous voulons être sûrs que nous comprenons vraiment ce qui est arrivé à Peregrine (...). Et si nous devons modifier nos plans pour Griffin (...), nous le ferons ». 

La Nasa a signé des contrats avec plusieurs entreprises pour l’envoi de matériel et technologies sur la Lune – un programme baptisé CLPS. Le but est d’étudier l’environnement lunaire en vue du retour d’humains, pour un coût moindre que si l’Agence développait elle-même ces missions de bout en bout.

Une autre entreprise sélectionnée dans le cadre de ce programme, Intuitive Machines, tentera à son tour d’alunir très bientôt : elle doit décoller mi-février au plus tôt, avec une fusée de SpaceX. Une troisième entreprise américaine, Firefly Aerospace, doit elle aussi tenter l’aventure cette année.