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La fusée Atlas V avec à son sommet la capsule Starliner, le 5 décembre 2019 à Cap Canaveral © Nasa/AFP HO

Tout est prêt en Floride pour le lancement de la capsule pour astronautes de Boeing, Starliner, qui emmènera vendredi vers la Station spatiale internationale (ISS) un mannequin, Rosie, une mission d’essai cruciale pour la reprise en 2020 des vols habités de la Nasa.

« Si la météo est bonne, la mission aura lieu vendredi matin », a déclaré Kathy Lueders, responsable des vols commerciaux de la Nasa, mardi lors d’une conférence de presse au centre spatial Kennedy. « Le vaisseau spatial est prêt », a ajouté John Mulholland, responsable du programme chez Boeing.

Boeing et SpaceX sont payés depuis 2014 par la Nasa pour développer des « taxis » pour astronautes afin d’assurer les allers-retours entre les États-Unis et l’ISS, une fonction que seules les fusées russes Soyouz remplissent depuis la fin des navettes américaines en 2011.

Le programme a pris deux ans de retard et la Nasa espère pouvoir commencer à envoyer des astronautes dans la première partie de 2020, à condition que les derniers tests se déroulent sans incident.

La mission qui commence vendredi durera huit jours et servira de répétition générale.

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Données sur la capsule Starliner de Boeing, qui va être lancée vers la Station spatiale internationale cette semaine © AFP Laurence Chu

CST-100 Starliner, de son nom officiel, sera lancée vendredi de Cap Canaveral à 6h36 (11h36 GMT) par une fusée Atlas V construite par United Launch Alliance. Elle atteindra la station 25 heures plus tard.

Starliner restera amarrée sept jours avant de se détacher. Elle atterrira au terme d’une descente rapide de quatre heures dans le désert du Nouveau-Mexique, le 28 décembre à 3h47 (10h47 GMT).

La capsule de SpaceX, baptisée Crew Dragon, a effectué la même mission avec succès en mars dernier. La différence est que Dragon revient amerrir dans l’océan, au lieu de la terre ferme pour Starliner. Dans les deux cas, la chute est ralentie par des parachutes.

Contrairement aux époques passées, la Nasa paiera les sociétés au service, au lieu d’être propriétaire des capsules, une révolution décidée sous la présidence de Barack Obama et qui devait faire économiser de l’argent à l’agence spatiale.

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La capsule CST-100 Starliner le 2 novembre 2019, au centre spatial Kennedy en Floride © Nasa/AFP HO

Au total, la Nasa a engagé plus de 8 milliards de dollars dans les deux sociétés pour assurer six voyages, par chacune de ces sociétés, de quatre astronautes jusqu’en 2024. Le prix de l’aller-retour sur Starliner reviendra à 90 millions par astronaute, selon un rapport publié en novembre par l’inspecteur général de la Nasa, contre 55 millions chez SpaceX et plus de 80 millions actuellement payés à la Russie.

Comme ni Dragon ni Starliner ne sont certaines d’être prêtes en 2020, la Nasa négocie avec la Russie l’achat d’une place à bord d’une Soyouz pour l’automne 2020, a précisé Joel Montalbano, de la Nasa. La dernière place achetée pour un Américain dans une fusée russe est pour avril 2020.