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Trois des bifaces découverts lors des fouilles archéologiques au Moulin-Quignon © Pierre Antoine

Le site préhistorique de Moulin-Quignon près d’Abbeville, dans la Somme, a livré de nouvelles révélations. Des découvertes réalisées par une équipe de scientifiques du CNRS et du Muséum national d’histoire naturelle sur ce site emblématique repoussent de 150 000 ans l’occupation humaine dans le nord de la France. L’étude a été publiée le 11 septembre dans la revue Scientific Reports.

Plus de 260 objets en silex, dont cinq bifaces ou « haches taillées », datant d’il y a 650 à 670 000 ans, y ont été mis au jour dans des sables et graviers déposés par la Somme à environ 30 mètres au-dessus de la vallée actuelle. La datation a pu être effectuée par résonance de spin électronique (ESR), utilisée pour déterminer l’âge des sédiments.

Fouillé entre 1837 et 1868 par Jacques Boucher de Perthes, considéré comme un des pères de la Préhistoire, le site révèle ses premiers bifaces. Mais suite à une fraude scientifique, la réputation du site est ternie. Le Moulin-Quignon tombe alors dans l’oubli pendant 150 ans. Il n’est redécouvert qu’en 2017.

Aujourd’hui, il devient le site le plus ancien du nord-ouest de l’Europe à avoir livré des bifaces. Cette découverte réaffirme la place centrale de la vallée de la Somme en ce qui concerne les plus anciens peuplements en Europe.