Hantée par les pénuries de l'hiver dernier, l'Europe a publié ce mardi 12 décembre, sa première liste de médicaments « critiques », pour lesquels il est essentiel d'éviter des ruptures d'approvisionnement et d’assurer leur disponibilité auprès des patients.

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L'Europe publie sa première liste de médicaments « critiques » © AFP/Archives Christophe ARCHAMBAULT

Paracétamol, morphine, antiobiotiques, antiarythmiques, préparations hormonales, produits anesthésiants, anti-infectieux, insuline, antiépiléptiques, médicaments du système respiratoire... La liste couvre un large éventail de domaines thérapeutiques, des vaccins et des traitements de maladies rares. Elle compte plus de 200 substances actives qui sont difficilement substituables par un autre produit. 

L'hiver dernier, l'Union européenne a été confrontée à des pénuries de médicaments. Notamment due à une forte augmentation de la demande et de nombreux problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement. 

Cette liste est présentée comme un « outil important pour soutenir les efforts de l'UE pour assurer la sécurité de l'approvisionnement et pour prévenir les pénuries de médicaments critiques », indique l'Union européenne. Elle sera étendue en 2024 puis mise à jour chaque année, selon un communiqué publié sur le site de l'Agence européenne du médicament (EMA).

La liste s'inscrit également « dans le cadre des efforts déployés par l'UE pour améliorer sa résilience et son autonomie stratégique face aux défis géopolitiques et aux imprévus », selon Bruxelles.

Pour figurer dans ce répertoire européen, le médicament doit être considéré comme critique dans plus d'un tiers des États membres. Afin de mieux anticiper les crises, la stratégie européenne envisage aussi d'autres mesures telles que la constitution de stocks, la diversification des chaînes d'approvisionnement, la mise en place de flexibilités réglementaires. L’objectif : « Permettre aux patients d'accéder rapidement aux médicaments. » 

L'Europe est devenue dépendante des importations de médicaments dits matures comme les antiobiotiques ou les produits d'anesthésie. Notamment, après avoir délocalisé la fabrication de ces médicaments en Chine ou en Inde. 

Bruxelles a annoncé fin octobre le lancement d'un « mécanisme européen de solidarité volontaire ». Cela permettra à un État membre confronté à une pénurie de se tourner vers ses voisins pour qu'ils lui redistribuent un médicament qu'ils ont en stock.