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Il a fallu monter à une altitude record de près de 5.300 mètres pour que le service météorologique suisse enregistre la limite -ou isotherme- du zéro degré © AFP/Archives Fabrice Coffrini

Il a fallu monter à une altitude record de près de 5 300 mètres pour que le service météorologique suisse enregistre la limite -ou isotherme- du zéro degré, a indiqué MétéoSuisse lundi, au moment où une bonne partie du pays est en alerte canicule. « Le radiosondage de Payerne (une station météo au nord-ouest de la Suisse) de cette nuit du 20 au 21 août 2023 a mesuré l’isotherme du 0 °C à 5.298 m, ce qui constitue un record depuis le début des mesures en 1954 », rapporte la météo helvétique sur le réseau social X, anciennement Twitter. Le précédent record datait seulement du 25 juillet de l'année dernière avec 5 184 mètres, a précisé MétéoSuisse.

La température diminue avec l'altitude et selon la saison et les conditions météorologiques, l’altitude au-dessus de laquelle la température descend en dessous de 0 °C varie. « Cette surface, appelée isotherme du zéro degré, sépare les couches d'air dont la température est supérieure à 0 °C à basse altitude de celles dont la température est inférieure au point de congélation à une altitude plus élevée », explique le service météorologique sur son site internet.

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Hausse de l'isotherme du zéro degré entre la période préindustrielle et la période 1990-2019 au nord de la Suisse © AFP Valentin Rakovsky, Jean-Michel Cornu

En raison de son influence très importante sur le développement de la végétation, la limite des chutes de neige et le cycle de l'eau, l’isotherme du zéro degré occupe une place de choix dans les prévisions météorologiques et joue un rôle important dans la vie quotidienne dans la région alpine. En Suisse, l’altitude de l’isotherme du zéro degré mesurée au niveau du sol est montée de 200 à 700 mètres depuis le début des relevés météorologiques, il y a plus de 150 ans. « Depuis les années 1970, cette élévation s'est accélérée, surtout au printemps et en été. La raison principale de cette évolution est le réchauffement climatique d’origine humaine », précise MétéoSuisse.

La Suisse, à l’instar d'une bonne partie de l'Europe, connaît actuellement une vague de chaleur avec des températures dépassant nettement les 30 °C sous les 800 mètres d’altitude. L'ensemble du pays alpin est classé au moins en niveau 3 sur 5 de danger de canicule en dessous de 800 mètres d’altitude. Au Tessin -la partie italophone de la Suisse- le niveau de danger a été élevé à 4, ce qui signifie, selon MétéoSuisse, un risque élevé de troubles circulatoires et de malaise physique. Il en va de même aux alentours immédiats du lac Léman. L’épisode de canicule devrait se poursuivre jusqu’à jeudi, avec des pointes à 37 °C.