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Des photos de la journaliste assassinée Daphne Caruana Galizia lors d’une manifestation devant le bureau du Premier ministre à La Valette, à Malte le 29 novembre 2019 © AFP/Archives Stringer

Le Parlement européen et les États membres sont parvenus à un accord jeudi sur de nouvelles règles destinées à protéger les journalistes et militants des droits humains contre les « poursuites-bâillons », procédures souvent coûteuses destinées à les réduire au silence. 

Cette législation européenne concerne, pour des raisons de compétence, les poursuites en matière civile et ayant un caractère transfrontalier, notamment les cas où le plaignant, la personne ciblée et la juridiction saisie ne sont pas dans le même pays. La Commission européenne avait proposé en avril 2022 ce projet de directive pour lutter contre ces procédures abusives, s’inquiétant de leur augmentation. 

Ces recours sont généralement introduits par des personnalités en position de pouvoir, dans le domaine économique ou politique, dans le but d’empêcher des révélations. « Je salue l’accord sur la directive, qui protègera ceux qui tentent de révéler des vérités dérangeantes. Comme Daphne Caruana Galizia, qui a payé le prix ultime pour cela », a déclaré sur X la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, à propos de la journaliste maltaise assassinée en 2017.

Spécialisée dans les affaires de corruption, elle était la cible d’un harcèlement juridique. Le texte de compromis prévoit que la personne visée par une procédure-bâillon pourra demander un rejet rapide par la justice d’un recours manifestement abusif. Un tribunal pourra aussi décider de faire supporter au plaignant les frais de procédure, notamment les frais d’avocat de la personne poursuivie. Il peut aussi ordonner des sanctions à l’initiateur d’une telle procédure abusive. L’accord devra encore être formellement approuvé par le Parlement européen et le Conseil de l’UE (États membres).