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Un espoir dans le traitement du cancer du pancréas © AFP/Archives Pascal Pavani

Un espoir dans le traitement d’un des cancers les plus agressifs, celui du pancréas : des chercheurs ont identifié la « signature moléculaire » de la tumeur pour proposer au patient le traitement le plus adapté, et donc le plus efficace possible. 

« La différence de comportement des tumeurs est due à des expressions moléculaires : même si elles ont la même couleur de peau, à l’intérieur elles sont très différentes », explique à l’AFP le docteur Juan Iovanna, directeur de recherche à l’Inserm et directeur adjoint du Centre de recherche en cancérologie de Marseille (CRCM), qui dirige cette étude promue par l’Institut Paoli-Calmettes (IPC) de Marseille, en collaboration avec des bio-informaticiens de la Ligue contre le cancer.

« Avant de commencer le traitement, on fait une biopsie lors de laquelle on prélève 200 cellules, rappelle le Dr Iovanna. En les étudiant, on a identifié des signatures (appelées Pancreatic adenocarcinoma molecular gradient ou PAMG) qui déterminent le pronostic des patients, qui disent s’il va répondre ou pas à tel ou tel traitement ».

« Quand vous donnez directement à un patient un médicament efficace, vous évitez de lui donner des traitements inutiles et vous lui donnez une chance de vivre plus longtemps, conclut le Dr Iovonna, d’autant plus que, face au cancer du pancréas, il y a peu de possibilités ».

Actuellement, selon l’IPC, « les décisions thérapeutiques sont prises sans aucune information des caractéristiques moléculaires du matériel tumoral ». « On est passé, en quelque sorte, du blanc et noir à une gamme très large de gris qui permet de préciser le diagnostic et par conséquence de prédire le pronostic », ajoute l’institut spécialisé dans le cancer.

La signature PAMG est « hautement prédictive de la survie globale du patient et a été validée dans trois séries indépendantes de cancers du pancréas représentant un total de 679 patients, dont 60 patients (…) pour lesquels du matériel tumoral a été obtenu directement des biopsies diagnostiques » selon l’IPC. 

Les chercheurs ont validé l’étude rétrospective, en travaillant sur 200 échantillons de tumeurs prélevés sur des patients et maintenues en vie en laboratoire, et attendent maintenant le financement pour une étude clinique prospective.

Le cancer du pancréas est celui qui a le moins bon taux de survie à cinq ans. Il est de 14,6 % en Australie, pays le plus performant en la matière, et de 7,9 % au Royaume-Uni, soit le moins bon taux des sept pays observés, selon une étude du Centre international de recherche contre le cancer (l’agence spécialisée de l’OMS) parue en septembre 2019.