Voix : Donc l’asthme en fait c’est une maladie inflammatoire des voies aériennes, des bronches avec une contraction des bronches au niveau pulmonaire. Et donc ça se manifeste par des symptômes de toux, de difficultés respiratoires, de sifflements, de gêne respiratoire.
Dans les très très forte crises d’asthmes, les bronches se contractent complètement donc ce qui fait que l’air ne peut plus du tout sortir. Donc les sujets ne peuvent plus respirer. Donc il y a des morts par asthmes, en France on est à peut près à 1500 décès par an d’asthmatiques.
Sous titre : Elle est fréquente cette maladie ?
Voix : Chez les enfants y a environ 10% des enfants qui ont de l’asthme. Ce qui est en forte augmentation par rapport au chiffre qu’on avait il y a vingt ans. Alors chez l’enfant la plupart des asthmes sont allergiques. 80% des asthmes chez l’enfant sont allergiques.
Sous titre : C’est quoi l’allergie ?
Voix : Un allergène c’est donc une substance de base qui est inoffensive, que tout un chacun on l’a respire sans aucun problème mais qui va induire une réponse avec des anticorps qu’on appelle IGE. Et quand l’allergène entre en contact avec les IGE et ces cellules qu’on appelle les mastocytes, elles explosent. C’est en fait l’explosion des mastocytes qui libèrent leurs médiateurs, notamment l’histamine qui est bien connue, et ça entraine les manifestations donc de l’asthme notamment.
Sous titre : Pourquoi devient-on allergique ?
Voix : Y a un certains nombres de choses qui entrent en jeu. Le fait qu’on a maintenant de meilleures conditions d’hygiène que précédemment. On fait moins d’infections, on prend plus d’antibiotiques. On s’est aperçu qu’un certain environnement microbien justement très tôt dès la naissance peut protéger contre le développement de l’asthme et c’est très intéressant c’est des études qui ont été fait en comparant des enfants nés dans des environnements fermiers par rapport à des enfants nés, habitant un environnement urbain. Et donc ils ont montrés que les enfants qui vraiment vivaient à même la paille, à côté des vaches, qui buvaient le lait non stérilisé de la vache directement développaient beaucoup moins de maladies allergiques et notamment donc d’asthme que les enfants qui vivaient en zone urbaine.
On sait que c’est le système immunitaire inné qui est stimulé par cet environnement microbien et qui empêche le développement de la réponse anti allergène.
Sous titre : Et la pollution alors ?
Voix : Ce qui a été très bien montré c’est surtout tout ce qui est pollution particulaire. Donc c’est des petites micro particules qui sont émises dans l’air, donc soit par le biais des véhicules diesels, des industries, du tabac etcetera. On sait que ces particules peuvent concentrer des allergènes. Donc vous allez les respirer et vous allez vous retrouver avec une quantité d’allergènes augmentée au niveau des poumons. Et donc ça va exacerber encore les manifestations allergiques.
Il y a que depuis peu de temps qu’on commence à s’intéresser aux polluants intérieurs parce que bon, après tout on passe 90% de notre vie dans des bâtiments – soit au travail, à l’école, chez soi – et donc finalement on se rend compte que on est pratiquement plus exposé à ces polluants intérieurs que à l’extérieur où finalement on passe moins de temps. Ce qui a été montré avec ces polluants là c’est que ça a surtout un effet exacerbateur de l’asthme, c’est-à-dire ça va aggraver la pathologie déjà existante.
Sous titre : Mais est-ce qu’on peut en guérir ?
Voix : L’asthme de toute façon est une maladie de la vie entière. Alors on a des moments où on est bien, des moments où on est pas bien. Faut pas croire qu’on va guérir du jour au lendemain. Les chercheurs se sont beaucoup impliqués à essayer de trouver quelque chose qui va arrêter cette cascade en fait, à différents niveaux. Donc y a des équipes qui travaillent soit vraiment en amont de la réaction allergique, soit sur les conséquences en essayant d’arrêter les effets délétères. Donc c’est en fait la complexité des causes de cette pathologie qui explique également la diversité des approches en recherche.
Finalement on ne vas pas avoir un traitement qui va être adapté à tous les patients mais il faudra vraiment cibler des traitements personnalisés en fonction du type d’asthme, du phénotype d’asthme devant lequel on se trouve qui peut être très différent d’un patient à l’autre.