Bonjour à tous. Cette semaine dans le journal des sciences :
- La langue râpeuse des chats
- Un cratère sous la glace
- La protéine de l’asymétrie
- Et enfin, le secret du riz sauté
La langue au chat
Sans doute en avez-vous fait l’expérience : il y a plus doux qu’une langue de chat ! Et pour cause, la langue de nos compagnons est recouverte de papilles épineuses et dures dont, il faut bien l’avouer, on ne comprend pas encore très bien l’utilité.
Selon des chercheurs de l’institut de technologie de Géorgie, aux États-Unis, ces structures pourraient aider les chats lors de leur toilette. Il faut en effet reconnaître que, si nos compagnons passent à peu près 14h par jour à dormir, ils consacrent un quart du reste de leur temps à se toiletter, une activité salutaire qui leur permet tout à la fois de repousser les parasites, de démêler leurs poils et d’abaisser leur température corporelle.
Pour éprouver leur hypothèse, les chercheurs se sont intéressés aux papilles de différents félins, allant du chat domestique au lion en passant par le léopard des neiges. Observées au microscope électronique, ces structures se révèlent plus complexes qu’on ne l’imaginait. Constituées notamment de kératine, comme les cheveux ou les ongles, les papilles sont, non seulement courbes, mais également creuses.
L’observation à haute vitesse et la modélisation montrent que cette forme offre bien des avantages. La partie creuse permet notamment aux papilles de transporter une très grande quantité de salive et ce, jusqu’au plus profond du pelage. La courbure des papilles, alliée à leur souplesse, permet également au chat de se libérer rapidement des poils qui lui seraient restés sur la langue.
Les papilles se révèlent donc particulièrement utiles lors de la toilette des chats. Elles n’en ont pas moins inspiré les scientifiques qui ont mis au point une brosse à cheveux (pour humains) qui ne s’encrasse pas. L’équipe a aussi déposé un brevet pour une éventuelle application industrielle, permettant, via des brosses spécialisées, d’injecter plus facilement les produits nettoyants au sein des moquettes ou des tapis.
Cratère sous la glace
Au nord-ouest du Groenland, sous le glacier Hiawatha, des glaciologues de la Nasa ont fait la découverte en 2015 d’un immense cratère d’impact. Large de 31 km, il est plus grand que les villes de Paris ou de Washington DC, et figure parmi les 25 plus gros cratères de la planète. Les tous premiers résultats de son étude paraissent ce mois-ci dans la revue Science Advances.
Pour percer les mystères de ce cratère glacé, une équipe internationale s’est constituée au Museum d’histoire naturelle du Danemark. Les scientifiques n’ont pas pu dater directement le cratère, mais son état suggère fortement qu'il s'est formé entre le moment où la glace a commencé à recouvrir le Groenland, il y a moins de 3 millions d'années, et la fin de la dernière ère glaciaire il y a 12.000 ans.
Parmi les conséquences directes qu'aurait entraînées cet impact, les scientifiques optent pour un refroidissement brutal des eaux, et donc des terres, dû à une fonte rapide de la glace. Les chercheurs ont prévu d'effectuer des prélèvements afin d'en apprendre plus sur sa datation et ses effets sur la vie sur Terre à cette époque-là.
Le secret du riz sauté
Réussir un bon riz sauté passe par l’utilisation d’un wok, cette fameuse poêle creuse que l’on utilise dans la cuisine asiatique. Mais faire jongler le riz et les ingrédients de telle manière à ce qu’ils soient dorés à point demande un vrai tour de main.
Des chercheurs américains en mécanique des fluides ont décidé de percer le secret de cette cuisson vieille d’au moins 1 500 ans.
En filmant des chefs expérimentés cuisinant du riz frit dans deux restaurants à Taiwan, les physiciens ont pu décortiquer soigneusement les mouvements du wok au cours du processus de cuisson qui dure environ deux minutes.
- Les cuisiniers répètent un cycle constitué de quatre phases
- le chef incline l’avant du wok tout en le faisant reculer pour attraper le riz qui tombe.
- Le wok est à son point le plus éloigné du chef : la plus grande partie du riz a atterri.
- Le wok est alors tiré vers le chef lorsque l’avant est incliné.
La partie arrière du wok est abaissée abruptement, laissant la plupart du riz en suspension dans l’air. Cette phase, particulièrement importante, permet au riz de refroidir : sa température peut en effet atteindre les 1 200 °C.
Le chef lance ainsi le riz dans les airs, le capture, le mélange, puis jette à nouveau les ingrédients, jusqu’à ce que le mélange soit cuit et parfaitement doré.
À partir de ces observations, l’équipe a mis au point un modèle mathématique, qui devrait permettre à des robots de réussir parfaitement le riz sauté, chose qui n’a jamais pu être réalisée jusqu’alors et qui soulagerait les chefs de ces gestes particulièrement éprouvants.
Final
Voilà, cette émission est terminée. Rendez-vous vendredi prochain pour un nouveau journal des sciences. Bonne semaine à tous.
Crédits
NASA's Goddard Space Flight Center/Jefferson Beck