Jean-François Bach, Immunologiste, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences
-Les vaccins sont une des plus grandes avancées de la médecine.
C'est grâce à eux que toute une série de maladies infectieuses a disparu.
Je pense à la poliomyélite, en particulier, qui était la source de paralysies extrêmement graves, parfois de mort.
Je pense à la diphtérie, à la variole, à la rougeole...
La liste est longue.
Malheureusement, les campagnes de vaccination ne fonctionnent pas très bien, même dans des cas où le vaccin marche parfaitement bien, et où il n'y a pas d'effets secondaires reconnus.
Pourquoi ? Parce que certaines rumeurs apparaissent dans certains pays et elles varient selon les pays.
Ces rumeurs laissent entendre qu'il y a des effets secondaires graves et mettent en question l'utilité du vaccin s'il y a des effets secondaires.
L'absence d'effets secondaires est prouvée scientifiquement et étudiée par de nombreux groupes dans le monde, pas juste quelques personnes.
C'est grave de croire à des effets qui n'existent pas parce que ça démotive pour se faire vacciner.
Lors de la dernière épidémie de grippe, il y a 2 ou 3 ans, seulement 8 % des Français ont accepté de se faire vacciner contre beaucoup plus dans les autres pays, 65 % de vaccinés en Suède.
Si l'épidémie de grippe avait été grave, heureusement elle ne l'a pas été, il y aurait eu de très nombreux morts parce qu'ils avaient refusé de se faire vacciner à cause d'un effet secondaire hypothétique.
La précaution est une bonne chose.
Il ne faut pas l'utiliser de façon excessive.
Il ne faut pas que le risque secondaire à la prise de la précaution soit plus grand que le risque théorique qu'on a voulu éviter.