20 ans après, l'épisode de la vache folle est sous contrôle. Il n'y a quasiment plus de cas chez les animaux. Le dernier cas en France remonte à 2016. C'est tout de même surprenant car on sait que le vecteur de propagation de la maladie était contenu dans les farines animales contaminées par le prion. Il y a eu un arrêt de l'utilisation des farines animales chez les bovins et les petits ruminants qui ont également développé la maladie. Même si la maladie est sous contrôle, elle peut se produire spontanément chez les animaux. Ajouté à cela, lorsque la maladie s'est déclarée, on a intensifié les tests à l'abattoir et à l'équarrissage pour identifier les carcasses qui étaient contaminées. Les tests menés à l'abattoir ont révélé de nouvelles maladies de la vache folle, appelées formes atypiques d'ESB. Ces cas, que l'on a pu modéliser, même s'ils sont rares, peuvent être dangereux pour l'Homme. Même s'il y a peu de cas de maladies classique ou atypique, il faut conserver les mesures de précaution mises en place afin de limiter le passage des prions de l'ESB à l'Homme. Ce qui est inquiétant, ce sont les doutes sur la prévalence exacte du variant de la maladie dans la population, notamment dans la population européenne qui a été la plus exposée. Il existe des études rétrospectives basées sur l'analyse de tissus prélevés systématiquement à l'hôpital lors d'opérations chirurgicales bénignes tels que les appendicites ou le retrait des amygdales. On a estimé qu'une personne sur 2 000 en Angleterre serait porteuse asymptomatique de la maladie. Ces personnes ne sont pas malades cliniquement. Elles se portent bien, mais elles ont du prion dans les organes périphériques, c'est-à-dire dans les tissus lymphoïdes, la rate, les appendices, les ganglions lymphoïdes et les amygdales. Si une personne sur 2 000 est porteuse asymptomatique de la maladie en Angleterre, par extension en France, puisqu'on a été dix fois moins exposé, il y aurait une personne sur 20 000 porteuse asymptomatique de la maladie. Le nombre de porteurs asymptomatiques est bien sûr inquiétant car on ignore si ces gens vont développer la maladie. Au laboratoire, on a mis en place des expériences destinées à modéliser ce portage asymptomatique de la maladie. On a conclu que ces personnes ne développeraient pas la maladie. Si ces gens donnent leur sang ou subissent une opération chirurgicale, ils peuvent accidentellement transmettre les prions qu'ils portent de manière asymptomatique à d'autres personnes. Il y a actuellement un travail pour sécuriser la transfusion sanguine et éviter les risques de contamination secondaires de porteurs asymptomatiques vers des personnes saines. Les maladies à prions sont aujourd'hui très rares, que ce soit chez l'Homme ou l'animal. Ces maladies nécessitent d'être surveillées de très près.
Réalisation :
Caroline Ando
Production :
Universcience
Année de production :
2019
Durée :
4min23
Accessibilité :
sous-titres français