Bonjour à tous, et bienvenue dans cette émission où les journalistes de la Cité de sciences et de l’industrie ont choisi pour vous quelques nouvelles des labos. Pour cette semaine, nous vous proposons :
- Des poissons inconnus découverts au large du Chili
- Un robot volant comme une mouche
- Des plantes libérant un signal d’alarme
- Et enfin, une ferme laitière flottante aux Pays-Bas.
Des poissons inconnus au large du Chili
Les fosses océaniques, ces immenses profondeurs sous-marines, sont encore très mal connues.
Une campagne d’exploration de la fosse d’Atacama, située au large du Chili a été menée par une quarantaine de scientifiques. Cette expédition, menée par l’Université de Newcastle au Royaume-Uni a révélé de nombreuses informations sur la vie dans les profondeurs.
Des pièges ont été mis à l’eau, et ont servis à appâter les hôtes de ces zones profondes. Résultat : trois nouvelles espèces de liparidés ont été découvertes.
Ces nouvelles espèces appartiennent à la famille des Liparidés, appelés également
Poissons–limaces. Contrairement à beaucoup de leurs congénères abyssaux, ils ne sont pas caparaçonnés, mais translucides, dépourvus d’écailles et gélatineux.
L’université de Newcastle a utilisé deux atterrisseurs pour explorer les fonds marins. Ces engins descendent en chute libre vers le plancher océanique et peuvent mettre près de 4 heures pour parvenir au fond. Muni de caméras, d’appareils photos et de pièges, l’atterrisseur remonte à la surface après quelques heures sur le fond.
Un exemplaire de ces nouveaux poissons-limaces a été capturé et remonté à la surface. Naturalisé et préparé, il sera présenté au Muséum d’histoire naturelle de Londres.
Robot mouche
Dans la grande famille de robots inspirés par le vivant, voici le robot mouche. Conçu par une équipe de l’université technologique de Delft aux Pays-Bas, ce robot est aussi agile que l’insecte dont il est inspiré. Avec ses 2 paires d’ailes, il est capable de décoller, de voler et d’atterrir, mais aussi de reproduire avec agilité les manœuvres indispensables à la survie de l’animal : vol stationnaire, accélération brutale, changement rapide d’orientation, virage à 180° et looping.
Cette dextérité il la doit à ses ailes capables, comme celles de l’insecte, de battre au rythme de 17 fois par seconde et aux minuscules ajustements de leurs mouvements en vol. Une performance pour ce robot de 29 grammes, 55 fois plus gros que la mouche drosophile.
Comme le vol d’une vraie mouche est difficile à observer en laboratoire, ce prototype a permis par ailleurs à une équipe de biologistes de mieux comprendre les mécanismes aérodynamiques mis en œuvre par l’animal.
Signal d’alarme chez les plantes
Une chenille affamée en train de dévorer une feuille, c’est ce que montre cette vidéo. Mais le plus intéressant, ce sont les traces lumineuses qui suivent cette attaque en règle, et qui se diffusent aux autres feuilles. Car c’est la première fois qu’on visualise aussi bien la « sonnette d’alarme » qui circule dans une plante.
Les biologistes savent depuis longtemps que les plantes disposent de moyens de défense contre les insectes et autres menaces, mais ils ignoraient lesquels jusqu’à ce jour. C’est en fait le calcium, un nutriment de la plante, qui produit un signal chimique et électrique pour donner l’alarme, comme vient de le montrer une équipe américano-japonaise dirigée par Silmon Gilroy, professeur de botanique à l’université du Wisconsin-Madison.
Cette équipe a développé une variété de l’arabette des dames produisant une protéine qui devient fluorescente en présence de calcium. Puis ils l’ont soumise à des morsures de chenille et des coupures par ciseaux. À chaque fois, ils ont observé le signal depuis le site endommagé jusqu’aux autres feuilles.
Ce signal se déplace à la vitesse d’un millimètre par seconde. En quelques minutes, toute la plante est donc capable d’élever ses niveaux de substances nocives pour l’agresseur.
Les scientifiques ont aussi mis en évidence le rôle des récepteurs au glutamate, un neurotransmetteur, dans ce processus. En effet, dans des plantes dépourvues de ces récepteurs, il n’y a pas de réaction chimico-électrique en cas d’agression. Le lien exact entre calcium et glutamate devra toutefois être précisé lors d’études ultérieures.
Ferme flottante
Aux Pays-Bas, une ferme laitière d’un tout nouveau genre s’apprête à ouvrir. Urbaine, ultramoderne, mais surtout... flottante ! La société néerlandaise Beladon, spécialiste des projets de ce type, achève actuellement la construction de cette première mondiale dans le port de Rotterdam.
Dans quelques mois, la plateforme pourra accueillir 40 vaches laitières et espère produire jusqu’à 800 litres de lait par jour, en plein cœur de la ville.
Aux Pays-Bas, pays grand producteur de lait, la filière laitière est un sujet sensible. Depuis 2016, la Commission européenne exige des exploitations néerlandaises qu’elles limitent leurs rejets de phosphates. Les grosses exploitations sont donc dans le collimateur.
La ferme flottante quant à elle, ne se contente pas de réduire le cheptel pour satisfaire les normes antipollution. Elle se veut autonome en énergie et favorable au circuit court.
Un atelier situé au sein même de la ferme se chargera de fabriquer des produits prêts à la consommation, comme des yaourts et autres fromages.
Le projet envisage également de collecter la pelouse des stades et des golfs de Rotterdam, ou encore les épluchures de légumes des restaurants, afin de contribuer à la nourriture des vaches, et enfin recycler les déjections des animaux pour produire de l’engrais.
Final
Voilà, ce journal est terminé. On se retrouve vendredi prochain pour un nouveau tour d’horizon de l’actualité scientifique. Bonne semaine à tous !