Aujourd’hui, on explose un ballon rempli d’eau !
Je vais utiliser une méthode qui peut paraître folle : je vais jouer avec de l’eau et en même temps avec de l’électricité !
Je ne peux pas utiliser un micro car les projections d’eau pourraient l’endommager. En plus, le bruit du caoutchouc qui se déchire est plus faible que celui de mon déclencheur compromettant la fiabilité de l’expérience.
À ma centrale de commande, je connecte donc deux fils. L’un trempe dans l’eau, le deuxième est relié à ce pic à brochette. En crevant le caoutchouc isolant du ballon, le courant va pouvoir circuler déclenchant ainsi mon flash quelques millièmes de secondes plus tard.
Alors est-ce dangereux de mélanger de l’eau à l’électricité ? Pas forcément, ici la tension électrique mise en jeu est de trois volts, l’équivalent de celle produite par ces deux piles. Par contre, dans le cas des prises murales, la tension électrique est de 220 volts, et le risque de mort est très grand, ce qui doit nous inciter à la plus grande prudence.
On va plonger dans le noir, ouvrir l’obturateur et…
Ici, le ballon est déchiré en le crevant par l’arrière. La déchirure du ballon se propage à 400 kilomètres par heure. Puis le caoutchouc se rétracte dans un temps dix fois plus long, et dans un temps dix fois plus long encore, on perçoit qu’en raison de la gravité, la masse d’eau chute progressivement.
Sans caméra rapide à disposition, il faut donc crever 9 ballons avec 9 temporisations différentes. À l’œil nu, nous pouvons concevoir la première série qui dure 200 millisecondes. Avec un appareil photographique, et un peu de chance, on peut accéder à la deuxième série qui dure 20 millisecondes. Et il n’y a qu’avec un automatisme que l’on pourra accéder à coup sûr à la dernière série qui dure 2 millisecondes seulement. Au fur et à mesure de nos évolutions, nous accédons sans cesse à des niveaux de compréhension plus élevés.
Et alors ?
C’est comme si les réalités étaient multiples ! La physique quantique nous indique que la matière est composée à 99,9 % de vide. Pourtant nous percevons une matière condensée. Ces deux réalités contradictoires sont pourtant vraies ! Imaginez une symphonie, la physique pourra étudier la vibration d’une corde d’un des violons, et celle de l’air ainsi que celle de nos tympans. Notre conscience, quant à elle, va percevoir la mélodie, et notre être, lui, sera peut-être ému par la beauté. Ces trois réalités distinctes sont pourtant simultanées. Des appréhensions complètes du monde sont encore à explorer. C’est la magie des niveaux de réalités !
Et vous, qu’imaginez-vous ?