Au bout de cette ficelle est fixé un rayon laser. Et, si je vous demandais maintenant l’équation de sa trajectoire, que me répondriez-vous ?
Nous aurions tous le réflexe de dire qu’il n’est pas possible de modéliser le chaos ! Heureusement j’ai apporté mon appareil photo, car c’est une véritable machine à calculer.
Dès que son obturateur est ouvert, à chaque instant aussi petit soit il, les pixels, et il y en a des dizaines de millions dans les appareils modernes, comptabilisent les particules de lumière qui se présentent à lui. Ces particules s’appellent des photons.
Ainsi, au cours de la durée d’exposition, l’appareil photo a intégré le nombre instantané de photons. Il en résulte une image avec des points plus ou moins lumineux. Si le faisceau laser passe rapidement devant le pixel, il va déposer peu de photons, et le point sera alors sombre, alors que si le faisceau, passe lentement devant le pixel, il va déposer plus de photons, et le point sera plus lumineux. Démonstration !
L’appareil cadre donc une feuille qui reçoit les photons émis par ce laser de niveau à bulle. On pourrait placer l’appareil face aux rayons, mais en raison de sa dynamique lumineuse limitée, cela serait moins joli.
C’est ainsi que l’on peut lire la vitesse du pointeur en interprétant l’intensité lumineuse. Les arabesques ainsi tracées montrent des figures mathématiques appelées point d’inflexions et point de rebroussement.
À regarder le pointeur se balancer, on pouvait croire qu’il faisait n’importe quoi ! En refusant la facilité d’un jugement, l’utilisation d’une bonne méthode donne un résultat éclairé et éclairant.
Et alors ?
C’est comme si l’humain ne supportait pas son incompétence ! La quête scientifique se résume à repousser l’ultime frontière de notre savoir. Lorsque l’on n’y arrive pas, nous nous cachons derrière la notion de chaos. Notre ego déteste abdiquer ! Devant l’incompréhension, il nous faut donc appliquer à notre démarche une inflexion.
Et vous, qu’imaginez-vous ?