On a eu six cas. Trois cas ont fait l'objet d'un premier avis en juillet 2021. Et on a reçu trois autres cas depuis qui ont conduit à la production d'un nouvel avis en février 2023. Ces cas étaient tous similaires. Ce sont des enfants qui, à la sortie de la maternité, ont reçu des gouttes de vitamine D, comme le prévoit la procédure. Or, ces gouttes de vitamine D qui étaient bien dosées ont été substituées par les parents par des compléments alimentaires. Et ces compléments alimentaires avaient des doses exprimées non pas par millilitres mais par gouttes. Et tout en maintenant la même dose - à savoir quatre gouttes par jour - les doses ont été augmentées par un facteur pouvant aller jusqu'à 30. Donc il y a eu surdosage et manifestation d'effets indésirables chez ces nourrissons. La survenue d'une intoxication à la vitamine D peut passer a priori inaperçue dans la mesure où les enfants vont juste avoir un ralentissement de la croissance, éventuellement, des nausées, des vomissements, une constipation, une fatigue qui va être de plus en plus marquée. Il est très important de donner de la vitamine D au nourrisson parce que la vitamine D agit sur le métabolisme du calcium et va permettre une bonne minéralisation osseuse. Pour l'alimentation des adultes, on va en trouver essentiellement dans le poisson, les produits laitiers, un petit peu dans le jaune d'œuf également. Mais pour les nourrissons en revanche, comme ils sont allaités, il va falloir leur donner de la vitamine D supplémentaire à travers des gouttes de vitamine D. Ne pas avoir assez de vitamine D pour un nourrisson, c'est s'exposer à un risque de carence : le rachitisme. En revanche, en avoir trop, c'est s'exposer à un risque d'hypercalcémie, c'est-à-dire une augmentation du calcium sanguin qui va entraîner par la suite une calcification des organes ; sachant que le risque principal est une néphrocalcinose, c'est-à-dire une calcification des reins. Il est conseillé de prendre de la vitamine D toute sa vie par son alimentation. Pour les enfants, la dose recommandée est comprise entre 400 et 800 unités internationales par jour. C'est une dose qui a été fixée par la Haute Autorité de Santé. En revanche, pour les adultes, il n'y a pas de recommandation particulière. L'Anses a émis des repères alimentaires qui incitent les consommateurs à se tourner vers des aliments riches en vitamine D. D'une manière générale, la vitamine D est apportée par l'alimentation mais pas en quantité suffisante. Il faut en plus une bonne exposition au soleil pour permettre aux couches superficielles de l'épiderme de pouvoir synthétiser de la vitamine D. Donc on préconise également de pratiquer des activités physiques en plein air pour permettre de couvrir ses besoins en vitamine D.