On va parler du vaccin qui a
une autorisation de mise sur le marché
et qui est testé actuellement
en grandeur réelle
dans trois pays africains :
le Kenya, le Malawi et le Ghana.
Dans ces trois pays,
on va vacciner tous les enfants
qui ont plus de cinq mois
avec le vaccin contre le paludisme,
le vaccin GSK.
Ce vaccin a une efficacité modérée.
Son efficacité à 4 ans
en prévention du paludisme est de 40 %.
40 % des enfants vont être protégés
d'un accès de paludisme.
Et 30 % des enfants vont éviter
de faire un accès grave
grâce à ce vaccin.
Cela signifie que 70 % des enfants
vont faire un accès de paludisme
en dépit de la vaccination.
L'OMS est dans une situation difficile
vis-à-vis du paludisme.
Il y a un plan de lutte stratégique
contre le paludisme
qui court de 2015 jusqu'à 2030.
Là, on est dans une étape intermédiaire.
Les objectifs
pour cette étape intermédiaire 2020,
donc on y est,
c'est d'obtenir une réduction
de l'incidence du paludisme
dans le monde de 40 %,
par rapport à l'année 2015.
Or on est même pas
à 20 % de réduction de la létalité
et pour ce qui concerne
le nombre de cas de paludisme,
il y a moins de 5 %
de réduction du nombre de cas.
Et l'année 2020,
dont on va bientôt avoir les résultats,
en novembre,
sur le rapport de l'OMS,
risque d'être mauvaise,
du fait de la désorganisation
des systèmes de santé,
en particulier en Afrique,
avec la pandémie de Covid.
Donc ça, c'est un premier élément.
Deuxième élément,
c'est que très récemment,
des équipes ont mis en évidence
l'apparition, en Afrique,
d'isolats de souches résistantes
aux médicaments de première ligne.
Tout ça,
ce sont de très mauvaises nouvelles.
Et pour redresser un peu la barre,
pour tenter de contrôler l'infection
et d'éviter des décès,
l'OMS utilise les moyens
qui sont disponibles, dont ce vaccin.
Le deuxième vaccin est développé
avec l'université d'Oxford
et est basé sur le même principe.
Ce sont les mêmes protéines
qui sont la cible du vaccin
et il est développé
selon les mêmes principes
de production et de fabrication.
Ce qui va changer essentiellement,
c'est ce qu'on va mettre
avec les protéines qui vont immuniser,
ce qu'on appelle des adjuvants,
qui vont stimuler l'immunité.
Et ce vaccin,
sur une première année d'évaluation,
est bien toléré
et il a une meilleure efficacité à 1 an,
de l'ordre de 70 à 80 %.
On n'a pas le recul nécessaire,
il n'y a pas suffisamment
d'enfants qui ont été vaccinés
pour valider l'innocuité
et surtout l'efficacité vaccinale.
Donc il faudra 3 ou 4 ans avant d'avoir
les résultats de ces études.
Les vaccins à ARN sont devenus
un gros espoir de la vaccination,
en particulier de la vaccination
contre les parasites.
Et la société Biontech a annoncé
qu'elle allait s'intéresser
au vaccin contre le paludisme
et développer des vaccins.
Il existe différents moyens de lutte
contre le paludisme.
On peut empêcher la transmission,
c'est-à-dire empêcher
que le moustique pique les gens.
Pour cela,
il y a des moyens classiques.
Le plus efficace,
ce sont les moustiquaires
imprégnées d'insecticide.
Il peut aussi y avoir des pièges
pour piéger les anophèles femelles
avant qu'elles ne piquent les gens.
On peut aussi utiliser des moustiques
qui sont transformés génétiquement,
notamment des mâles
transformés génétiquement
qui vont empêcher
la prolifération des moustiques.
Là, on va jouer sur le vecteur
pour empêcher
que celui-ci pique les gens.
Il peut y avoir aussi des traitements
qui vont empêcher la transmission.
C'est ce qu'on appelle
des traitements altruistes.
Ils ne bénéficient pas
aux gens qui vont être traités.
Ce sont des molécules
et parmi elles,
il y a la primaquine,
qui est une molécule efficace
pour empêcher
les formes sexuées du parasite
d'être transmises au moustique
et donc d'infecter le moustique
et de couper la chaîne de transmission.
Et enfin, il peut y avoir
des traitements médicamenteux de masse,
c'est-à-dire qu'on ne cible plus les gens
qui sont symptomatiques et fébriles,
mais on va traiter toute une population
pour essayer de détruire
en même temps que les parasites
qui rendent malades les gens,
les parasites qui circulent chez des gens
peu symptomatiques ou asymptomatiques,
qui constituent
un gros réservoir de la maladie.
Et puis on peut associer
toutes ces mesures
pour arriver à une meilleure efficacité
et réduire la transmission du paludisme.