Amis des sciences et de l’industrie, bonjour. On se retrouve pour parler des dernières nouvelles des sciences. Au sommaire cette semaine :
- Des galaxies qui tournent au même rythme
- Un archéoptéryx capable de voler
- Des solutions pour freiner la fonte des glaces
- Et enfin, un abri inattendu pour les futurs astronautes
Des galaxies qui tournent au même rythme
Après avoir mesuré les vitesses radiales de l’hydrogène dans environ 130 galaxies, une équipe d’astronomes annonce que toutes les galaxies mettent environ un milliard d’années pour effectuer une rotation.
Le soleil tourne autour du centre de notre galaxie en environ 250 millions d’années, mais il n’est pas au bord de ce gigantesque disque spiralé. Les étoiles situées au bord extrême de notre galaxie en font le tour en un milliard d’années environ. Et c’est a priori comme ça pour toutes les galaxies ! C’est en tout cas ce qu’ont annoncé, le 14 mars, des chercheurs du Centre International de Recherche en Radioastronomie.
Pour arriver à cette conclusion étonnante, les scientifiques ont mesuré les vitesses radiales de l’hydrogène neutre dans les disques extérieurs de 130 galaxies. Ces galaxies sont de tous types, allant de petites galaxies naines irrégulières aux massives galaxies spirales, et différent à la fois en taille et en vitesse de rotation jusqu’à un facteur 30.
Grâce aux mesures de vitesse radiale, les chercheurs ont pu calculer leur période de rotation : toutes mettent environ un milliard d’années pour effectuer une rotation complète.
Cette découverte surprenante devrait à terme permettre de mieux comprendre mieux la dynamique des galaxies. On espère aussi qu’elle permette d’en savoir un peu plus sur la matière noire qui formerait la plus grande part de l’univers.
Le vol de l’archéoptéryx révélé grâce au rayon X
L’archéoptéryx, le fameux dino-oiseau, est à l’origine de nombreuses controverses. Était-il incapable de voler ? Et si oui, comment ? Grâce au synchrotron de Grenoble, une équipe internationale vient vraisemblablement de mettre fin à ce questionnement.
Seuls onze fossiles d’archéoptéryx ont été découverts à ce jour dans le monde. Dans ces conditions, seules des méthodes non invasives peuvent être envisagées pour les analyser.
La microtomographie aux rayons X mis en œuvre au Synchrotron européen de Grenoble fait partie de ces méthodes. Grâce à elle, une équipe internationale a pu sonder trois fossiles d’archéoptéryx et reconstituer en trois dimensions les squelettes des animaux et notamment la répartition, l’épaisseur et la forme de la partie externe des os de leurs ailes.
En comparant ces observations à 55 oiseaux modernes, les chercheurs arrivent à la conclusion qu’Archéoptéryx était tout à fait capable de voler en battant des ailes. En revanche, ne possédant pas de bréchet – cet os sur lequel s’insèrent les muscles des ailes chez les oiseaux actuels –, il ne pouvait voler que sur de faibles distances, pour échapper à un prédateur, par exemple.
Ces nouveaux résultats font en tout cas d’Archéoptéryx le plus vieux dinosaure volant connu à ce jour.
Freiner la montée des eaux… grâce aux glaciers
En raison du réchauffement climatique, la plupart des grandes villes côtières seront menacées par la hausse du niveau des mers d’ici 2100. La revue Nature expose ce mois-ci les propositions détonantes, mais très sérieuses, de deux climatologues pour tenter de ralentir la montée des eaux.
Pour limiter la fonte de plusieurs grands glaciers à écoulement rapide du Groenland et de l’Antarctique, John C. Moore et Rupert Gladstone ont travaillé sur trois approches pharaoniques de géoingénierie qu’ils ont testé grâce à un supercalculateur finlandais.
1re option : Faire barrage aux eaux chaudes de l’Atlantique devant le glacier Jakobshavn au Groenland, à l’aide d’un mur érigé à 100 mètres au-dessus du fond océanique. Cette barrière étirerait le fjord de 5 kilomètres, et pourrait empêcher les courants chauds d’atteindre la base sensible du glacier.
2e option : Construire des îles artificielles pour soutenir les glaciers de Pine Island et de Thwaites en Antarctique de l’Ouest. La glace qui s’échappe des glaciers pourrait alors être bloquée par ces plateformes artificielles.
3e et dernière alternative, lorsque la configuration du glacier le permet : drainer les infiltrations dans la glace, et congeler la fine pellicule d’eau sous le lit du glacier, à des centaines de mètres de profondeur…
Ces techniques de génie climatique sont actuellement très controversées, mais selon cette équipe, le plus grand risque serait encore ne pas s’y préparer…
La Lune aux Canaries
Si l’homme doit un jour séjourner sur la Lune, il lui faudra trouver un endroit sûr pour pouvoir s’abriter. Mais comment trouver protection dans un lieu aussi désert ? Sur ce point, l’agence spatiale européenne a son idée : une idée qu’elle vient d’étudier dans l’archipel des Canaries…
En novembre 2017, dans le cadre de la mission Pangaea-X, une équipe internationale conduite en partie par l’Agence spatiale européenne a investi durant cinq jours l’île de Lanzarote, dans l’archipel des Canaries. Les chercheurs se sont intéressés tout particulièrement à une grotte : la Cueva de los Verdes, l’un des plus longs tunnels d’origine volcanique au monde puisqu’il s’étend sur plus de 6 km.
Grâce au scanner laser 3D le plus petit et le plus léger actuellement disponible sur le marché, l’équipe a pu cartographier l’ensemble de la formation. Et voici le résultat…
Si l’agence spatiale européenne s’intéresse à ce tunnel, c’est qu’il en existe de très semblables sur Mars ou la Lune, à l’instar de cette grotte lunaire large de 100 m mais longue de 50 km, identifiée récemment par une sonde japonaise. Ces structures géologiques étant stables depuis plusieurs milliers d’années, elles pourraient constituer des abris de choix pour d’hypothétiques astronautes. Encore faut-il être en mesure d’étudier leur potentiel : c’est l’un des objectifs de la mission Pangaea-X, mais par le seul. Grâce à son passé volcanique et son paysage lunaire, l’île de Lanzarote permet de tester bien d’autres dispositifs qui pourraient être mis en œuvre sur d’autres planètes.
Ce journal est maintenant terminé, rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau tour d’horizon de l’actualité scientifique. En attendant, passez une bonne semaine.