Quelque 20 000 astéroïdes se trouvent dans le voisinage de notre planète. Vus de la Terre, la plupart semblent inertes. Mais ce n’est pas toujours le cas lorsqu’on y regarde de plus près.
C’est ce qu’a permis d’observer la sonde Osiris-Rex, qui orbite depuis fin 2018 autour de Bennu, à quelque 85 millions de kilomètres de nous. Avec son diamètre de 500 mètres, Bennu a l’apparence d’un banal caillou, mais son grand âge – 4,5 milliards d’années – en fait un fossile de la formation du Système solaire.
La sonde de la Nasa doit ramener un fragment de Bennu sur Terre d’ici 2023. Pour cela, elle observe attentivement sa surface afin d’identifier un site d’atterrissage sur lequel se poser brièvement et opérer un prélèvement.
Début 2019, à deux kilomètres de distance, Osiris-Rex a ainsi observé trois éjections d’objets de 1 à 10 centimètres de long. Certains de ces fragments ont passé plusieurs jours dans l’orbite de l’astéroïde, avant de retomber sur sa surface ; d’autres se sont échappés dans l’espace interplanétaire.
Pour les chercheurs, ces éjections peuvent s’expliquer par trois phénomènes jouant séparément ou ensemble : l’impact de micrométéorites, la déshydratation progressive de Bennu, ou encore un phénomène de fracturation entraînée par d’importantes contrastes thermiques. Bennu enregistre en effet des différences de température allant jusqu’à 100° Celsius sur un petit centimètre d’épaisseur.
L’analyse des processus à l’œuvre dans les astéroïdes, ou dans les comètes comme Tchourioumov-Gerasimenko, est importante pour comprendre l’évolution de ces petits corps spatiaux et la manière dont ils nourrissent l’espace en poussières.
Sur certains d’entre eux, pourtant, des rejets de poussières et particules se produisent en quantité suffisante pour créer des nuages temporaires ou des queues de comètes visibles à partir de télescopes terrestres.