Bio-impression sucrée
La création d'organes humains à partir d'une imprimante 3D semble relever de la science-fiction, mais des chercheurs s'efforcent d'en faire une réalité. Peau, os, cartilage bio-imprimés ont déjà vu le jour dans les laboratoires. Mais la production de tissus vivants fortement vascularisés pose plus de problèmes. Comment reproduire, en effet, la complexité des réseaux vasculaires naturels en fournissant de l’oxygène et des nutriments à un nombre suffisant de cellules pour réparer des organes malades. Une équipe de bio-ingénieurs américains de l’université de Rice, au Texas semble avoir franchi un pas de plus en la matière. Elle a réussi à maintenir pendant deux semaines des tissus artificiels vivants en les irriguant grâce des réseaux de vaisseaux sanguins réalisés à partir de structures …en sucre imprimées en 3D. Après avoir créé des architectures vasculaires arborescentes grâce à des algorithmes mathématiques, ils ont eu recours à une technique de bio-impression 3D encore jamais utilisée dans ce domaine. Celle du frittage sélectif par laser, plus connue sous son acronyme anglais SLS (Selective Laser Sinteting). Des structures 3D ont ainsi été créées, strate par strate, à partir de poudres, en l’occurrence un mélange de sucres « frittés », c’est-à-dire fondus ou fusionnés grâce à la température générée par un laser au dioxyde de carbone de forte puissance. Autour de ces formes en sucre, les chercheurs ont ensuite fait pousser des cellules souches, ici sous forme de gel liquide, qui devient semi-solide en quelques minutes. Ces structures de sucre peuvent alors être dissoutes laissant un passage pour les nutriments et l'oxygène. Selon les chercheurs, cette approche présente un avantage majeur : la vitesse. En effet, de grandes structures tissulaires peuvent être générée en moins de cinq minutes !
Réalisation :
Véronique Marsollier , Bernard Nomblot
Production :
Universcience
Année de production :
2020
Accessibilité :
sous-titres français