Ok la qualité de l’air s’améliore à Paris. Jusqu’ici, on ne savait pas exactement pourquoi. Mais un nouveau rapport d’Airparif, un organisme indépendant dont on vous parlait ici, nous l’explique. Voilà à quoi ressemblait la qualité de l’air en 2012, en 2017, et en 2024. Pourtant, ça fait débat. L’impact des politiques de la Ville dans cette baisse est régulièrement remis en question. Mais quelles bonnes actions expliquent ces changements ? Maintenant, on le sait. Si les mesures contre les voitures irritent, elles fonctionnent : elles sont responsables de plus de la moitié de la baisse des émissions polluantes dans la capitale. Trois principaux leviers ont été étudiés : 1. La modernisation du parc automobile. Là-dedans, on retrouve des politiques publiques européennes qui rendent les véhicules neufs moins polluants et des politiques locales qui encouragent leur utilisation, comme la mise en place d’une zone à faibles émissions. La proportion de kilomètres parcourus par les véhicules les plus propres est passée de 4 à 38 % en 10 ans. Le tout représente 55 % de la baisse du dioxyde d’azote. Deuxième facteur : réduire le trafic. Ça se passe au niveau local : plus de pistes cyclables et de bus, des restrictions sur certains axes et un stationnement plus cher pour les SUV. Résultat : c'est ce qui explique un quart de la baisse du dioxyde d’azote Troisième facteur : les autres sources, surtout le chauffage, les chaudières remplacées ou l'isolation thermique C'est ce qu'on retrouve ici et qui explique près de la moitié de la baisse des particules fines. Et ce qui marche pour la santé marche aussi pour le climat : les émissions de CO₂ liées au trafic routier ont reculé de 35 %. Et les trois quarts de cette baisse, c’est la réduction du trafic routier. Mais comment on a calculé tout ça ? - Il faut voir l'évolution, par exemple liée à la réduction du trafic routier. On va faire la différence entre toutes les sources de pollution ainsi que la météo qui était associée à l'année 2022 et on va soustraire une situation modélisée de 2012 où on aurait tous les paramètres comme en 2022, sauf la réduction du trafic routier. Vous vous demandez peut-être pourquoi on vient prendre en compte la météo dans les modélisations ? - Ces niveaux de pollution sont dépendants, évidemment des quantités de polluants qu'on émet dans l'air, mais ils sont aussi très très dépendants de la météo, cette météo variant fortement d'une journée sur l'autre. C'est par exemple la pluie, c'est la force du vent. C'est aussi les imports-exports de pollution depuis d'autres régions. D'ailleurs la qualité de l’air à Paris ne respecte toujours pas les normes de l’OMS et est toujours responsable de 1800 décès prématurés chaque année. Une chose est sure : si les Parisiens respirent mieux, c'est grâce à des politiques publiques ambitieuses, qu’il faut continuer à renforcer. Et pour en savoir plus sur les causes de la pollution, vous pouvez regarder cette vidéo.
Réalisation :
Marie Brière de la Hosseraye
Production :
Universcience
Année de production :
2025
Accessibilité :
sous-titres français