Après de multiples reports, la date vient d’être annoncée. Le télescope spatial James Webb, enfin prêt, devrait être lancé le 18 décembre 2021.
Fruit d’une collaboration entre les agences spatiales américaine, européenne et canadienne, il a pour ambition de percer les secrets de l’Univers lointain. Il observera ainsi les premières étoiles et galaxies formées après le Big Bang, il y a plus de 13 milliards d’années. Et il sondera l’atmosphère des exoplanètes, notamment celles qui ressemblent à la Terre, en quête de bio-signatures.
On le présente souvent comme le successeur d’Hubble, mais en réalité les deux télescopes travailleront en parallèle. Hubble se concentre essentiellement sur le visible et l’ultraviolet, tandis que James Webb sera très performant dans le domaine de l’infrarouge. Cela lui permettra d’observer les étoiles froides et les planètes, invisibles à nos yeux mais très brillantes dans cette longueur d’ondes.
Long de 22 mètres et large de 12, James Webb est plus grand que son petit frère Hubble, mais deux fois plus léger. La construction de son miroir, d’un diamètre de 6,5 mètres contre 2,4 mètres pour Hubble, a constitué un défi de taille. Aucun lanceur n’avait en effet la capacité de le transporter une fois assemblé. C’est donc un miroir en trois parties qui a été construit et qui devra se déployer automatiquement dans l’espace.
Le télescope décollera du centre spatial guyanais, à Kourou, à bord d’une fusée Ariane 5. Une fois détaché de son lanceur, il continuera seul son chemin vers sa destination, le point de Lagrange L2. Il se trouvera alors à 1,5 million de kilomètres de la Terre, c’est-à-dire quatre fois plus loin que la Lune. Une distance qui explique les 14 années de retard accumulées sur la date de lancement initialement prévue : une fois là-haut, l’intervention humaine sera tout bonnement impossible.