Ce sont les derniers représentant d’une époque lointaine : au cœur du parc national d’Hortobagy, en Hongrie, se trouve la plus grande population de chevaux de Przewalski. Auparavant, cette espèce en danger d’extinction, parcourait les plaines asiatique et européenne. Une équipe de chercheurs hongrois a souhaité comprendre leurs interactions, en explorant de nouvelles méthodes. Notamment, en utilisant des drones. Dans le parc, les chevaux vivent en semi-liberté et s’organisent en groupe. La plupart se composent d’un étalon adulte, de plusieurs femelles et de leur progéniture. Et sont donc organisés en harems. À l’âge adulte, les jeunes femelles rejoignent d’autres harems, tandis que les jeunes mâles se regroupent en troupeaux de célibataires. Pour observer les dynamiques entre harem et individus, les chercheurs hongrois ont utilisé deux drones. L’un pour la vue globale du troupeau, constitué de tous les harems et l’autre pour le suivi individuel des chevaux. Ces observations donnent un aperçu des dynamiques sociales des populations et prédisent quel animal vient d’arriver dans un harem et lequel est le plus susceptible de partir. Les données ont été enrichies par un suivi démographique étalé sur 23 ans. En effet, chaque cheval est recensé depuis la création de la réserve, en 1997. Ce suivi révèle que les harems dominants, avec les plus vieux étalons, se situent au centre du troupeau et que les groupes uniquement constitués de jeunes mâles demeurent en périphérie. Selon les chercheurs, cette organisation spatiale présenterait deux avantages : situés au centre, les groupes les plus anciens seraient ainsi protégés contre des parasites comme les tiques et les taons. Mais, les femelles des groupes dominants s’y trouveraient mieux entourées, à distance des mâles célibataires. Se servir des drones pour étudier des populations d’animaux est une approche de plus en plus utilisée par les éthologues. Et cette méthode est particulièrement intéressante car, selon les chercheurs, quelques minutes d’observations suffisent pour cerner les relations entre individus. De quoi étendre cette approche à d’autres groupes d’animaux, habituellement difficiles à étudier.
Réalisation :
Marie Vidalenc
Production :
Universcience
Année de production :
2023
Durée :
2min20
Accessibilité :
sous-titres français