1 Radar, ce sont les premières lettres de Radio Detection And Ranging, c'est-à-dire, détection et télémétrie par radio. Né avant la deuxième guerre mondiale, testé dans le feu des combats, il trouvera ensuite des utilisations plus pacifiques. Radar météorologique Omera 41 MK2, 1960. La moitié du temps, le radar parle, l'autre moitié, il écoute. Au cœur de l'appareil, bien protégé par d'épaisses parois métalliques, le générateur d'ondes radio. Le magnétron, c'est son nom, produit 250 fois par seconde des ondes radio de hautes fréquences. A peine produites, ces ondes partent à la vitesse de la lumière dans un tube rectangulaire en métal pour rejaillir à l'autre bout, par le cornet. A partir de là, commence leur voyage à l'air libre. Le réflecteur les attend et envoie les ondes radio au loin, en un faisceau bien parallèle. Ces ondes, en rencontrant un obstacle, sont parfois réfléchies. Il y a retour à l'expéditeur d'une partie du signal. C'est un écho. Un écho comme pour un bruit mais avec des ondes radio. C'est alors que le radar se transforme en oreille. Il écoute le signal en retour. Les échos de l'onde radio reprennent le chemin à l'envers. Ils rebondissent sur le réflecteur, entrent dans le tube métallique par le cornet, et sont transformés en un signal électrique... qui s'affichera, un plus loin sur un écran. A chaque obstacle qu'elle rencontre, la ligne lumineuse tournante laisse une trace. Un tour toutes les douze secondes au même rythme que la rotation du réflecteur. L'antenne radar et l'écran sont éloignés l'un de l'autre parfois de plusieurs centaines de mètres. Lorsque des réglages sont nécessaires, pas d'autre solution alors que celle d'équiper le radar de son propre téléphone. Il communique avec la salle de contrôle. A part ces rares moments de réglages, l'antenne fonctionne sans intervention humaine. Le premier radar véritablement opérationnel date de 1934. Un an plus tard, il équipe le paquebot Normandie pour que celui-ci puisse naviguer de nuit comme par temps de brouillard. En 1937 sous l'impulsion du physicien Watson Watt, l'Angleterre équipe ses côtes d'un réseau de surveillance : une ligne de radars protège l'île des attaques navales et aériennes. Celle-ci jouera un rôle décisif dans la bataille d'Angleterre au cours de l'été de 1940. "Ce fut l'une des batailles décisives de la guerre, et comme celle de Waterloo, elle eut lieu un dimanche après midi (...)" Winston Churchill, Mémoires de guerre "La salle d'opération du groupe ressemblait à un petit théâtre d'environ dix-huit mètres de large sur deux étages. Nous primes place au fauteuil de balcon. A nos pieds s'étendait l'immense salle des cartes (...) A gauche, dans une sorte de loge d'avant-scène vitrée se trouvaient les quatre ou cinq officiers chargés d'exploiter les renseignements reçus de notre corps d'observation. Le radar n'en était qu'à ses débuts mais il signalait les raids qui approchaient de notre côte, et avec les observateurs, munis de jumelles et de téléphones portatifs, cela constituait notre principale source d'information sur les appareils ennemis survolant le territoire." Après guerre, l'usage du radar ce généralise. Parfois, les écrans affichent des signaux bizarres. On comprend rapidement que c'est la pluie qui renvoie des échos. Les radars météorologiques sont nés. Aujourd'hui, ils sont capables de détecter l'eau sous toutes les formes : pluie, neige, grêle... De mesurer les quantités qui tombent ainsi que la force des vents et cela jusqu'à deux cents kilomètres de distance. Et contrairement aux satellites, ils fournissent des images de jour comme de nuit. On peut ainsi suivre minute par minute le déplacement d'une perturbation. Un jour un réparateur aurait posé son repas froid devant un radar et l'aurait retrouvé chaud. On raconte aussi que l'on a vu des pigeons tomber tout cuits après être passés devant l'antenne d'un radar. Légendes ? Toujours est-il que le four à micro ondes, c'est un radar un peu bête. Il envoie des ondes radios mais n'écoute jamais la réponne...