Pendant longtemps, de très nombreuses maladies graves ont ravagé l’Europe. Parmi elles la variole : certaines personnes en meurent d'autres non. Pourquoi ? On ne sait pas. Au XVIIIe siècle, les voyageurs constatent que certains pays ont adopté une stratégie face à la variole. En Chine, on met des personnes bien portantes en contact avec du pus de variole en les faisant porter un vêtement d'un malade ou respirer des pastilles de pus. Ecœurant ! Mais après ce traitement qui donne un peu de fièvre, les gens ne sont pas touchés quand l'épidémie éclate. En Turquie, on fait des petites coupures sur le bras des p.atients On y met un peu de pus de variole. C'est tout aussi efficace. Cn baptise le procédé la « variolisation ». Le problème c'est que la variolisation, elle oblige des personnes saines à être en contact avec la maladie. C'est risqué. En 1776, le médecin anglais Edward Jenner travaille à la campagne et variole plusieurs de ses patients. Certains d'entre eux ne réagissent pas du tout pourtant ils ne tombent pas malade face à la variole. Jenner apprend que ces personnes-là traient des vaches atteintes de vaccine ; bénigne pour les hommes cette maladie donne des pustules sur les pies des animaux Quand on les touche, on en attrape simplement quelques-unes sur les mains Le médecin constate que tous ceux qui ont eu la vaccine n'ont jamais la variole. Ainsi, le 14 mai 1796, il réunit une femme qui a une pustule de vaccine sur la main et un enfant de 8 ans. L'enfant attrape un peu de fièvre et quelques douleurs mais au bout de dix jours il n'a plus rien. Quand on le met en contact avec du pus de variole, cela ne lui fait rien : il est bel et bien « vacciné » contre la variole. On vient de découvrir comment se protéger contre une maladie grave. Il faut attendre un siècle pour que le procédé évolue. Entre temps, on a découvert l'existence des microbes. Chimiste de formation, Louis Pasteur travaille sur le choléra des poules, une maladie qui tue les élevages. Avec son collaborateur Emile Roux, il injecte du choléra de poule à des lapins qui n'en meurent pas. Pasteur veut savoir si la maladie passée par les lapins sera encore mortelle pour les poules. Il prélève du pus de lapin qu'il injecte à des poules qui en meurent. Pasteur pense que si le choléra de la poule les tue, c’est que la maladie aime bien se développer dans le corps des poules. Pour prouver ce qu'il avance, il cultive des microbes de choléra de poule dans du bouillon de poule. Il s’y développe très rapidement. Pasteur et roux laissent vieillir le bouillon dans un coin à l'air libre. Les microbes s'affaiblissent un peu comme quelqu'un qui n'aurait pas suffisamment à manger. Ils injectent cette version affaiblie de la maladie à des poules. Après un petit accès de fièvre, elles se remettent à gambader gaiement. Puis ils exposent les poules aux microbes du choléra non atténué. Comme les patients du docteur Jenner, les poules traitées y sont imperméables Pour Pasteur, elles sont vaccinées. En 1880, Pasteur pose le principe général de la vaccination : Exposer des patients à une version affaiblie d'une maladie, permet de résister à sa forme virulente. Après le choléra, Pasteur et Roux travaillent sur la maladie de la rage en appliquant la même méthode. Ils aboutissent en juillet 1885 à la création d'un vaccin ce qui les rend célèbres. Ce n'est que 12 ans plus tard, grâce aux travaux de Paul Ehrlich sur le système immunitaire, qu'on comprendra réellement comment fonctionnent les vaccins. L'injection d'une version affaiblie d'une maladie dans le corps, l'entraîne à la combattre et lui permet de réagir face aux microbes plus puissants. Depuis le début du 20e siècle, on sait faire des vaccins contre de nombreuses maladies graves et cela a sauvé des millions de vies Cependant, les scientifiques cherchent encore plein de vaccins. Ils suivent les principes de Pasteur mais vont plus loin en utilisant, par exemple, des organismes génétiquement modifiés.
Réalisation :
Guillaume Benski
Production :
Superbe Films, en partenariat avec LeBlob.fr
Année de production :
2020
Durée :
4min03