Au cours des 400 dernières années, les éruptions volcaniques ont entraîné près de 280 000 décès, en majorité en Indonésie, aux Philippines et aux Antilles. La moitié de ces décès est due à un phénomène au nom barbare : les écoulements pyroclastiques.
Ces mélanges de gaz, de cendres et de fragments de roches atteignent plusieurs centaines de degrés ! Et ils se déplacent à des vitesses formidables : jusqu’à 700 kilomètres/heure.
Comment expliquer la rapidité de ces courants, qui charrient d’énormes volumes de matériel volcanique sur des centaines de kilomètres ? Autrement dit, pourquoi ces courants sont-ils aussi fluides ? C’est une question qui intrigue les scientifiques depuis longtemps et à laquelle une équipe de chercheurs néo-zélandais, australiens et américains vient d’apporter une réponse.
Pour analyser son comportement, l’équipe a simulé un écoulement pyroclastique d’une tonne de matériau volcanique chaud dans un couloir long de 35 mètres.
Les chercheurs ont ainsi observé qu’une couche d’air se développe à la base du flux pyroclastique. Cette couche d’air lubrifie la surface d’écoulement et anéantit pratiquement les frottements. Elle permet ainsi des écoulements pyroclastiques plus rapides que ceux des matériaux granulaires ordinaires, y compris sur des pentes douces.
Les chercheurs concluent que les modèles numériques d’éruptions volcaniques devraient être réévalués pour améliorer la prédiction de la vitesse des écoulements pyroclastiques, et leur étendue possible.