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Les pompiers australiens luttaient lundi pour tenter de contrôler de gigantesques feux qui ont détruit 40 % des forêts de l’île Fraser © AFP/Archives Peter Parks

Les pompiers australiens luttaient lundi pour tenter de contrôler de gigantesques feux qui ont détruit 40 % des forêts de l’île Fraser, une île de la côte est classée au patrimoine mondial, où la situation risque un peu plus de se détériorer avec l’arrivée d’une nouvelle vague de chaleur. 

Voilà plus de six semaines qu’ont débuté les incendies sur la plus grande île de sable au monde, longue de 122 km mais qui n’est séparée de l’Australie continentale que par un détroit d’un kilomètre. Le mercure devrait grimper lundi à 34 degrés, ce qui fait craindre que les brasiers ne redoublent de vigueur. « La végétation de Fraser Island est extrêmement sèche, et est donc très inflammable », précise James Haig, un responsable local.

Pour les pompiers, la météo n’est pas le seul défi. Leur travail est compliqué par la difficulté de l’accès à certains feux dans le nord de l’île. Le service des parcs du Queensland a précisé que les feux brûlaient sur deux fronts et avaient déjà consumé 74 000 hectares, soit 42 % de la superficie de l’île. Aucune habitation n’est menacée. L’avancée des flammes en direction de certaines zones de peuplement a cependant convaincu les autorités d’interdire aux touristes l’accès de l’île et de restreindre les rotations de ferries.

M. Haig a précisé qu’une dizaine d’avions bombardiers d’eau avaient été déployés, dont certains ayant la mission de protéger des sites aborigènes. « Nous avons vraiment besoin de pluie, mais nous risquons de ne pas en voir de si tôt », a-t-il dit. 

Les deux tiers de l’Etat du Queensland subissent actuellement les effets de la sécheresse.

Connue aussi pour ses meutes de dingos, l’Île Fraser avait été inscrite au patrimoine mondial pour ses « vestiges majestueux de grandes forêts pluviales poussant sur le sable et la moitié des lacs dunaires d’eau douce perchés du monde », selon l’Unesco. « Sa combinaison de dunes de sable encore en mouvement, de forêts tropicales humides et de lacs en fait un site exceptionnel », explique l’organisation sur son site internet.

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Coucher de soleil le 29 novembre sur un stade de Sydney, en Australie, après une journée de canicule qui a valu à la ville la nuit de novembre la plus chaude jamais enregistrée © AFP David Grey

Plusieurs feux de moindre importance font actuellement rage ailleurs dans le Queensland. L’État voisin de Nouvelle-Galles du Sud, dont Sydney est la capitale, est aussi le théâtre d’une cinquantaine d’incendies. L’Australie a connu en 2019-2020 par une saison des feux de forêts particulièrement virulente. Une superficie équivalente à celle du Royaume-Uni est partie en fumée et 33 personnes ont trouvé la mort.

La nuit de samedi dernier à dimanche – le 29 novembre – a été la plus chaude jamais enregistrée pour un mois de novembre à Sydney, la plus grande ville d’Australie, qui connaît actuellement une période de canicule avec des températures montant le jour jusqu’à 40°. 

La canicule actuelle survient deux semaines après que des scientifiques du gouvernement ont prévenu que le changement climatique allait apporter pour l’Australie toujours plus de feux de forêt, de sécheresse et de cyclones. L’Australie dépend encore largement des énergies fossiles, et son Premier ministre conservateur Scott Morrison a, à de nombreuses reprises, nié qu’il y ait un lien entre le changement climatique et les feux de forêt. Il s’est également dit déterminé à ce que l’Australie reste l’un des principaux exportateurs d’énergies fossiles.