De plus en plus d’ingérences dans la recherche publique sous Trump
Publié le - par le blob l'extra-média, avec l'AFP
Les interventions politiques du gouvernement de Donald Trump dans les institutions gouvernementales de recherche scientifique ont atteint le niveau d’une crise, rapporte un think-tank dans une étude publiée jeudi 3 octobre. Le rapport publié par le Brennan Center for Justice, un centre de réflexion sur le droit et la démocratie, énumère les ingérences dans les agences scientifiques fédérales afin de tenter de modifier certaines conclusions dans un sens plus conforme à la ligne politique de la Maison-Blanche, qu’elles concernent le changement climatique, l’exploration pétrolière et gazière ou la météorologie.
« La prérogative des responsables politiques est de conduire la politique, voire de questionner les faits scientifiques et la méthodologie employée par les experts, mais il faut protéger la recherche exacte, apolitique et publique », écrivent les auteurs, emmenés par l’ancien procureur fédéral Preet Bharara, opposant déclaré à Donald Trump, et Christine Todd Whitman, ancienne cheffe de l’Agence de protection de l’environnement sous la présidence du républicain George W. Bush.
Les ingérences politiques ne datent pas de l’ère Trump, écrivent-ils. Sous l’administration Bush, des responsables avaient supprimé des conclusions relatives au changement climatique. Sous le démocrate Barack Obama, un passage avait été ajouté dans un projet de rapport sur la fracturation hydraulique afin d’en minimiser l’impact sur l’eau potable. Mais les attaques se sont accélérées depuis 2017 et n’ont jamais été aussi fréquentes, disent les auteurs du rapport.
En 2018, par exemple, des responsables du ministère du Travail ont ordonné à des chercheurs de l’administration de modifier dans un sens positif une étude sur la possibilité pour les patrons de restaurants de récupérer une partie des pourboires laissés à leurs serveurs par les clients. Des responsables de l’Agence de protection de l’environnement ont récemment empêché certains de leurs scientifiques de présenter leurs travaux de recherche à une conférence. Un fonctionnaire des parcs nationaux a été enjoint de ne pas utiliser le terme de « changement climatique » dans des demandes de projets internes.
L’an dernier, le rapport national sur le climat a été publié par le gouvernement le lendemain du jour férié de Thanksgiving, une journée où peu d’Américains lisent les informations. Donald Trump a ensuite dit qu’il n’approuvait pas ses conclusions. Et le gouvernement a récemment désavoué un bureau du service météorologique national qui avait averti la population de l’Alabama que, contrairement à des rumeurs et un tweet du président, l’ouragan Dorian ne menaçait pas l’État.