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Des vaches le long d’une mare asséchée dans la propriété d’un agriculteur de la Sarthe, le 14 juin 1976 © AFP/Archives STF

La France a déjà connu plusieurs épisodes de canicule ces cinquante dernières années, comme celui mémorable de l’été 1976 ou la canicule meurtrière d’août 2003. Le terme canicule désigne, selon Météo France, « un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période prolongée ». Les seuils ne sont pas les mêmes d’une région à l’autre et la chaleur doit durer au moins trois jours.

La fournaise de 1976

De fin juin à la mi-juillet 1976, tous les records de chaleur sont battus. Il faut remonter jusqu’en 1921 pour trouver de semblables conditions météorologiques. En termes d’impact sanitaire, une vingtaine de départements voient leur mortalité s’élever de près de 10 %, selon Météo France. L’absence prolongée de pluie est désastreuse pour l’agriculture. L’indemnisation des victimes de la sécheresse est financée en partie par une majoration exceptionnelle de l’impôt sur le revenu, baptisée « l’impôt-sécheresse ».

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Le docteur Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes hospitaliers (Amuhf), baille après plusieurs heures de garde dans les couloirs du service des urgences de l’hôpital Saint-Antoine, le 13 août 2003 à Paris © AFP/Archives Thomas Coex

La chaleur intense de 1983

Une vague de chaleur intense s’abat sur la France entre le 9 et le 31 juillet 1983. Des pics sont enregistrés le 11 juillet à Nantes, Cognac (36 °C) et Carcassonne (35 °C). À Paris, il fait 33 °C. La surmortalité sur l’ensemble de la France s’élève à 4 700 cas pour juin et juillet dont 300 décès dans la seule région de Marseille, imputables directement ou indirectement à la chaleur. 

L’été meurtrier de 2003

La canicule fait 15 000 morts entre les 4 et 18 août 2003, particulièrement dans la région Centre et en Île-de-France. Sur l’ensemble de l’été, le nombre de morts causées par la chaleur atteint 19 490 en France, selon une étude bilan publiée en 2007 par l’Inserm.

L’été 2003 est le plus chaud jamais observé depuis le début de la mise en place d’un réseau d’observation en France. Des records sont enregistrés à Toulouse, Bordeaux, Limoges et Montauban, avec plus de 40 °C le 4 août. La chaleur met en évidence des dysfonctionnements des services de santé et l’isolement des personnes âgées, principales victimes de la canicule.

L’urgentiste Patrick Pelloux dénonce le 10 août la gestion de la canicule dans les hôpitaux. Le 18, le directeur général de la Santé Lucien Abenhaïm, dont les services sont mis cause par le ministre Jean-François Mattei, démissionne. Le ministre lui-même sera remplacé en mars 2004 par Philippe Douste-Blazy qui élabore un « plan canicule ». Celui-ci sera, dès lors, opérationnel tous les étés pour protéger les personnes âgées, handicapées, sans domicile et les très jeunes enfants.

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Des touristes se rafraîchissent au bord d’une fontaine de la pyramide du Louvre à Paris pendant une vague de chaleur, le 7 août 2018 © AFP/Archives Gérard Julien

La chaleur « juilletiste » de 2006

Une vague de chaleur frappe la France du 10 au 28 juillet : la basse vallée du Rhône est la plus affectée, la mer atteint 30 °C à Marseille. La chaleur aurait entraîné une surmortalité de plus de 2 000 décès en France, selon Météo-France/Inserm.

Le triple épisode de 2015

Trois épisodes de canicule entre le 29 juin et le 9 août 2015 entraînent 3 300 décès supplémentaires par rapport à un été normal (chiffre de l’InVs, aujourd’hui Santé Publique France).

Nouveaux décès en 2018

La France connaît une vague de chaleur du 24 juillet au 8 août 2018. L’été 2018 se classe en moyenne comme le deuxième plus chaud de l’histoire de France, derrière 2003, selon Météo-France. La canicule de 2018 provoque environ 1 500 morts de plus qu’un été normal.