Irak : découverte à Mossoul de bas-reliefs assyriens vieux de 2 700 ans
Publié le - par Le Blob, avec l'AFP
Les pierres ne meurent pas si aisément. Huit bas-reliefs en marbre vieux de 2 700 ans ont été découverts la semaine dernière par une équipe irako-américaine d’archéologues en charge de la reconstruction de la porte de Mashki. Depuis 2021, cette équipe restaurait ce site datant de l’antique cité Ninive et rasé par l’État islamique (EI) en 2016. Ces vestiges « sont les premiers à avoir été découverts sur ce site relativement intacts et ayant gardé leur aspect originel », se réjouit Fadel Mohamed Khodr, dirigeant la mission archéologique qui restaure ce patrimoine.
Ces huit bas-reliefs en marbre gris représentent des scènes de guerre. Ils remontent à l’ère du roi assyrien Sénnachérib (705-681 av. J.-C.), selon un communiqué du Conseil irakien des Antiquités et du Patrimoine. Ce roi reconstruira et agrandira Ninive, capitale de l’empire assyrien, érigeant notamment un palais magnifique.
Sur ces décors, il est possible de voir notamment un soldat de profil s’apprêtant à tirer à l’arc, mais aussi des palmiers et des arbres finement ciselés. « Nous pensons que ces pièces ont été déplacées du palais de Sénnachérib et réutilisées par le petit-fils du roi, pour rénover la porte de Mashki et agrandir la salle des gardes », a expliqué mercredi à l’AFP Fadel Mohamed Khodr. Les premiers constructeurs avaient sciemment effacé les décors sculptés sur les bas-reliefs, ajoute l’expert. « Seule la partie enterrée sous terre a conservé ses sculptures », ajoute-t-il.
Contexte sombre
Une bonne nouvelle qui tranche avec un contexte archéologique sombre. De 2014 à 2017, l’EI a détruit et pillé des sites archéologiques, musées et bibliothèques de la ville. Un « nettoyage culturel » qui visait à effacer la mémoire de l’antique cité de Ninive. Cette ville est « la plus ancienne et la plus peuplée de l’empire assyrien, capitale impériale et carrefour majeur entre la Méditerranée orientale et le plateau iranien », rappelle l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH) qui finance la reconstruction de la porte de Mashki.
Un patrimoine mésopotamien antique souffre particulièrement de destruction et de pillage depuis l’invasion américaine de 2003.