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L’un des deux panneaux solaires de la sonde InSight sur Mars, recouvert de poussière martienne, le 24 avril 2022 © Nasa/JPL-Caltech/AFP/Archive

Une retraite bien méritée, après quatre ans de travail : la Nasa a annoncé mercredi avoir perdu le contact sur Mars avec sa sonde InSight, qui écoutait l’intérieur de la planète rouge pour en dévoiler les secrets. Cette fin de mission était attendue, la sonde n’ayant depuis plusieurs semaines que très peu d’énergie restante, en raison de la poussière martienne accumulée sur ses panneaux solaires. Un phénomène qui avait dès le départ été anticipé par l’Agence spatiale américaine. « Si dire au revoir à un vaisseau spatial est toujours triste, les travaux scientifiques fascinants conduits par InSight sont une raison de se réjouir », a déclaré dans un communiqué Thomas Zurbuchen, administrateur associé à la Nasa.

Equipée d’un sismomètre ultra-sensible de fabrication française, InSight a enregistré plus de 1300 « tremblements de Mars », dont certains provoqués par des impacts de météorites. L’un d’eux, survenu il y a un an, était si puissant qu’il a projeté des blocs de glace sur la surface martienne. 

Le dernier signal reçu de la part d’InSight date du 15 décembre. Depuis, la Nasa a tenté de contacter la sonde par deux fois, sans succès, amenant les équipes à conclure que ses batteries étaient désormais à plat. L’Agence américaine continuera à tendre l’oreille pour recueillir un possible signal, « juste au cas où », mais cette éventualité est considérée comme « très peu probable », a-t-elle expliqué dans un communiqué.

Grâce à l’analyse des ondes sismiques traversant les entrailles de la planète, la mission a permis d’en apprendre davantage sur les couches intérieures de Mars. Les scientifiques ont par exemple été capables de confirmer que son noyau était bien liquide et de déterminer l’épaisseur de la croûte martienne, moins dense que précédemment envisagé.

La mission avait déjà été prolongée grâce à un nettoyage audacieux des panneaux solaires : le bras du robot avait creusé le sol, et fait doucement tomber de la terre martienne sur lui-même durant les jours venteux. Le vent emportait alors cette terre, balayant avec elle une partie de la poussière accumulée sur les panneaux. Un mécanisme de lavage n’avait pas été embarqué pour des raisons de coûts, car celui-ci aurait pris la place d’un instrument scientifique.

La sonde InSight était arrivée sur Mars en novembre 2018, et opérée en collaboration notamment avec le CNES français.

La mission a aussi connu un échec : un instrument devait être enfoui à quelques mètres de profondeur sous la surface, pour prendre la température de la planète. Mais la composition du sol sur le lieu d’atterrissage avait empêché cette « taupe » de s’enfoncer comme prévu. Finalement enterrée à environ 40 centimètres de profondeur, elle a malgré tout fourni « de précieuses données sur les propriétés physiques et thermiques du sol martien », a souligné la Nasa.