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Une rascasse volante aux Bahamas © Mark Albins, Ohio State University

Introduites accidentellement dans les années 1990 par des eaux de ballast, les rascasses volantes (Pterois volitans) déciment la faune des côtes américaines de l’Atlantique et de la mer des Caraïbes sur un territoire estimé aujourd’hui à plus de 7,3 millions de kilomètres carrés. Ces poissons aux longues épines venimeuses – originaires du Pacifique et de l’Océan indien – n’ont pas ou peu de prédateurs. Ils sont en revanche particulièrement voraces et capables de se reproduire à grande vitesse : la femelle fraie tous les 4 jours et pond 2 millions d’œufs par année. Une étude menée en 2008 déterminait qu’en cinq semaines, les rascasses volantes étaient capables de décimer 80 % de la population de poissons natifs d’un récif corallien de l’océan Atlantique.

Pour expliquer de tels ravages, des scientifiques ont avancé l’idée que les poissons indigènes n’identifiaient pas ces rascasses comme des prédateurs. Une « naïveté » démentie par une nouvelle étude conduite aux Bahamas. D’après l’observation des chercheurs, les poissons indigènes gardent leurs distances et ne s’approchent pas plus de ces rascasses volantes que des autres prédateurs. Néanmoins, les rascasses parviennent à capturer leurs proies deux fois plus souvent que les autres prédateurs.

Il n’existe actuellement pas de moyen pour lutter contre cette invasion qui menace d’autres eaux de la planète : des rascasses volantes ont été récemment identifiées en mer Méditerranée…