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Parcours de plein air dans un centre de l’Inrae © Vitor Ferreira (Inrae, ISA Lille/Yncréa Hauts-de-France)

Les modalités d’utilisation du parcours extérieur par les poulets de chair élevés en plein air peuvent dépendre de facteurs comme la saison, le moment de la journée, la présence d’un couvert végétal ou encore l’origine génétique des poulets. Toutefois, ces facteurs n’expliquent pas pourquoi, dans une population donnée de poulets, certains explorent les lieux tandis que d’autres se déplacent peu, restant à proximité de leur bâtiment d’élevage. On pourrait croire les premiers plus malins. Eh bien non ! Lors d’un test utilisé couramment pour évaluer la flexibilité comportementale ou cognitive des animaux, les poulets aventuriers échouent plus souvent que les prudents.

Ce test consiste à placer une récompense alimentaire, ici un ver, à l’intérieur d’un tube cylindrique transparent. Pour récupérer la récompense, les animaux doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas accéder directement à la nourriture en picorant la paroi du tube mais qu’ils doivent le contourner et se diriger à l’une de ses extrémités. Or, les individus les moins explorateurs sont ceux qui, au cours du test, comprennent plus rapidement qu’il ne sert à rien de picorer la paroi du cylindre, qu’il vaut mieux le contourner pour récupérer la récompense en glissant sa tête par les côtés.

Cette étude conforte des résultats obtenus récemment par le même groupe de scientifiques, qui avait montré que les poulets les moins explorateurs se distinguaient aussi des plus explorateurs dans leur aptitude à traiter plus finement les informations de leur environnement et à mieux les mémoriser. Cette disposition pourrait inhiber leur motivation à explorer un parcours extérieur, l’hypothèse étant qu’ils se rendent davantage compte des risques encourus dans un milieu ouvert.