Antoine Flahault
Épidémiologiste
-La prévention des risques épidémiques repose sur certaines mesures qui dépendent des modes de transmission.
Au XIXe siècle mais surtout au XXe, puis au XIe, on a beaucoup appris sur la transmission.
Du coup, ça oriente l'ensemble des moyens de prévention.
Pour des maladies comme la grippe ou toutes les maladies véhiculées essentiellement par aérosols, par les petites gouttelettes, on pourrait dire, de postillons, qui contiennent des particules virales et peuvent être contaminantes, ce qu'il faut, c'est empêcher ces gouttelettes de passer de quelqu'un qui a la grippe à quelqu'un qui ne l'a pas eue.
Que peut-on faire ?
On peut utiliser des moyens mécaniques, des masques de protection, qui sont des masques normalisés, de façon à ce qu'on soit sûrs que, sur le plan de leur qualité de production, ils vont empêcher les particules virales de passer.
Vous pouvez aussi utiliser des moyens de type lavage des mains.
C'est très utile si vous savez que la maladie se transmet par ce qu'on appelle la voie orofécale.
Toutes les maladies diarrhéiques ont tendance à se transmettre à cause de la mauvaise hygiène des mains, par l'alimentation, par exemple.
Vous avez d'autres types de maladies, par exemple, si vous avez une maladie de peau comme un furoncle, vous pouvez transmettre des staphylocoques ou d'autres germes qui vont se transmettre dans la nourriture et entraîner des maladies gastro-entériques.
Dans des maladies qu'on appelle à transmission aérienne, la grippe ou d'autres maladies, on s'aperçoit, parce que de nouvelles connaissances l'ont montré, que ces gouttelettes de postillons tombent sur les surfaces planes, les tables, les poignées de porte, etc., qui deviennent contaminantes.
Vous pouvez espérer que le lavage des mains va permettre de l'éviter.
Il y a d'autres types de moyens, on peut établir des quarantaines.
Dans "La Peste" de Camus, on a cloîtré les gens dans une ville entière pour éviter tout contact avec d'autres populations.
On peut fermer les aéroports, pour éviter qu'un foyer se déplace.
Si ces maladies sont transmises par des vecteurs, comme des insectes, on va avoir, en plus de modifications comportementales chez les hommes, des actions sur les vecteurs, sur les moustiques.
On va démoustiquer, empêcher les moustiques de proliférer.
Toutes ces mesures de prévention vont être appliquées tant qu'on n'a pas de vaccin permettant une prévention efficace.
Lorsque les vaccins sont très efficaces, comme ceux de la fièvre jaune, de la poliomyélite, on peut même espérer éliminer la maladie.
Aujourd'hui, on a éliminé la variole, qui a tué des millions de personnes.
Elle a été éradiquée, il n'y a plus de cas de variole.
On espère éradiquer la poliomyélite et peut-être un jour la rougeole.
Donc les médicaments, les antiviraux, contre le sida, par exemple, pour lequel on n'a pas de vaccin, vont permettre de prévenir la maladie, mais aussi le portage du virus qui pourrait se transmettre à d'autres.