Afsaneh Gaillard, Laboratoire de neurosciences expérimentales et cliniques
-Je m'appelle Afsaneh Gaillard.
Je suis professeur à l'université de Poitiers.
Je suis responsable d'une équipe qui travaille sur les maladies du cerveau.
On s'intéresse plus particulièrement à deux types de lésions : des lésions qu'on observe au niveau du cerveau à la suite des accidents de la circulation ou des lésions qu'on observe dans le cerveau des patients qui ont la maladie de Parkinson.
Pour mimer ces lésions qu'on observe chez les patients, on travaille sur des modèles animaux qui sont des souris.
Sur ces animaux, on essaie de voir si on peut réparer la région lésée en greffant des neurones embryonnaires ou des neurones dérivés de cellules souches embryonnaires.
On a montré que chez des animaux qui ont une lésion au niveau du cortex moteur, on peut réparer en greffant des neurones embryonnaires de souris vertes.
Ce sont des souris qui ont, dans leurs cellules, une protéine marquée en vert, donc on arrive à distinguer les cellules greffées et à suivre leur développement.
Pour montrer l'aspect fonctionnel des cellules greffées, on utilise des tests qu'on appelle des tests de comportement.
Par exemple, vous avez des tests qui permettent de mesurer les mouvements très fins des doigts.
Les animaux essaient de récupérer des boulettes de nourriture avec leurs pattes antérieures gauches ou droites, et on mesure le nombre de boulettes consommées pour avoir un indice sur la récupération fonctionnelle après la transplantation.
Une fois qu'on a terminé les tests de comportement, on prélève le cerveau, on fait des coupes et on voit les régions qui sont connectées avec les cellules greffées.
On peut quantifier et mesurer l'intégration de ces neurones au sein du tissu greffé.
Ces résultats sont encourageants, même si ce n'est pas applicable tout de suite au cerveau des patients qui sont atteints de lésions cérébrales.
Avant de pouvoir utiliser ces traitements chez l'homme, il y a encore beaucoup à faire.