La beauté et l’ordre peuvent-ils émaner du chaos ? Certains pensent que non et crient au trucage devant la photo suivante
Comment obtenir un vortex aussi pur au milieu d’un nuage de fumées entremêlées ? D’habitude, je cherche à maîtriser les conditions de prises de vue pour réussir la photographie à coup sûr. Mais lorsque l’on s’attaque à un phénomène aléatoire, il ne reste qu’une seule bonne vieille méthode : la persévérance.
Néanmoins, je vais essayer de limiter les aléas à leur maximum. L’appareil photo est fixe sur son trépied et l’allumette est bridée dans un étau garantissant ainsi la stabilité de la mise au point. Ensuite je vais essayer de frotter chaque dos d’allumette de la même manière.
La fumée est naturellement moins opaque que les solides. Je dois donc éclairer fortement la scène pour que les particules de fumée qui s’élèvent soient bien visibles. Mais je dois éviter la surexposition de l’allumette. Je vais donc utiliser une astuce.
Ce carton allongé va donc placer l’allumette dans l’ombre du flash, en veillant bien à parfaire l’alignement. Ensuite, comme je ne sais pas à quelle hauteur je vais photographier un tourbillon, je vais déclencher une rafale de 4 photographies.
L’éclairage latéral permet d’obtenir un fond bien noir montrant l’évolution de la fumée. L’air chaud monte et interagit avec l’air froid environnant. Du coup les particules de fumée se retournent sur elles-mêmes, et s’emmêlent en formant ce nuage extrêmement brouillon. C’est que les équations de la mécanique des fluides sont d’une grande complexité ! Et soudain, les conditions nécessaires sont réunies et nous allons pouvoir figer la magnificence… pour peu qu’elle se produise lorsque l’appareil photo a ouvert son obturateur.
Et alors ?
C’est comme si la beauté pouvait se révéler en chaque instant. Le chaos s’immisce dans notre quotidien mais parfois… Parfois la Vie nous révèle sa merveille : l’harmonie émane alors du bruit. En être témoin me donne envie de dire merci, merci d’avoir autant de chance.
Et vous, qu’imaginez-vous ?