Voix : On a longtemps pensé jusqu’aux années 2000 que la lumière n’était importante finalement que pour la vision. On a appris, dès la découverte en 2002 de nouvelles cellules dans la rétine qu’on appellent les cellules ganglionnaires à mélanopsines que la lumière est impliqué dans un ensemble de fonctions qui ne sont pas visuelles. On les appellent les fonctions non visuelles qui sont par exemple, la régulation des performances cognitives, la régulation du sommeil, la régulation de l’humeur et la régulation de neurotransmetteurs impliqués dans les processus de type mnésiques, c’est-à-dire l’information mémoire.
Alors, un point qui est important à mentionner c’est que, elle va permettre cette lumière de synchroniser l’horloge biologique. Si on a une mauvaise exposition à la lumière, trop peu de lumière pendant la journée, trop de lumière le soir avant le coucher, trop de lumière pendant la période de sommeil, on va retarder l’horloge biologique, on va perturber la synchronisation de l’horloge biologique.
Sous titre : C’est quoi cette histoire d’horloge ?
Voix : Alors l’horloge biologique c’est une structure qui est dans le cerveau, qui est localisée au cœur du cerveau juste au dessus des deux nerfs optiques, qui proviennent des yeux et qui vont projeter vers les structures visuelles. Ces structures s’appellent le noyau supra chiasmatique. Elle contient 20 000 neurones. Et ces neurones ont une activité pulsatile, une activité rythmique. Proche de 24h. Et c’est cette horloge biologique qui va permettre par exemple, la température élevée pendant le jour et la température basse pendant la nuit, des processus cognitifs opérationnels pendant la journée, et très ralentis pendant la nuit. Elle agit comme un chef d’orchestre qui va simplement permettre l’exécution d’une, on va dire, une belle symphonie, c’est-à-dire les exécutions des fonctions physiologiques au bon moment. Si on perturbe l’horloge et bien on va tout simplement perturber l’expression des fonctions biologiques.
Sous titre : Mais, est-elle perturbée notre horloge ?
Voix : On a perdu depuis le début des années 1900 entre une heure et deux heures de sommeil par nuit. Alors en grande partie à cause de la lumière. Donc la lumière est considérée comme un perturbateur important. L’impact de la lumière le soir avant de coucher c’est très activateur. On se sent bien, on se sent en forme, on a pas envie de se coucher et surtout, on arrive pas si on se couche, on arrive pas à s’endormir. On va installer une insomnie de début de nuit simplement parce qu’on aura été exposé à trop de lumière.
Sous titre : Alors, qu’est-ce qu’on peut faire ?
Voix : Il faut avoir à l’esprit que maintenant il faut avoir une très bonne hygiène de lumière. Le premier conseil c’est de diminuer drastiquement son exposition à la lumière le soir entre une demi-heure et une heure avant le coucher. Et de bien veiller à la qualité.
La lumière bleue est la lumière favorite pour nos cellules ganglionnaires à mélanopsines. Ce qui fait que dès lors que l’on activent ces cellules là, par nos écrans, on va ralentir tous les processus impliqués dans l’installation du sommeil. Donc on va supprimer toutes ces lumières très enrichies en bleu, les lumières à LED qui sont présentent dans les smartphones, les tablettes, les ordinateurs et les téléviseurs à LED. On va plutôt favoriser des lumières de type halogènes plutôt orangées le soir avant le coucher qui sont plutôt favorable à l’endormissement.