Dr Vittoria Colizza, Faculté de médecine Saint-Antoine Université Pierre-et-Marie Curie
-Je m'appelle Vittoria Colizza.
Je suis physicienne de formation, et je travaille à l'INSERM, à Paris.
Je m'occupe de la modélisation des maladies infectieuses et de leur propagation spatiale.
On a utilisé des systèmes qui sont normalement utilisés dans la physique statistique, pour la science de la matière, par exemple, et on les a utilisés pour des organismes vivants.
On regarde la propagation des maladies infectieuses avec des éléments et des approches un peu différents et innovants.
On a développé un modèle qui s'appelle le GLEAM.
C'est un modèle global pour la propagation des épidémies, qui intègre des données très fines sur la population au niveau mondial.
On peut décrire la population sur une grille de 20 km x 20 km dans le monde entier.
On ajoute aussi des données sur le transport aérien, donc on parle de plus de 3 000 aéroports dans le monde et environ 20 000 connexions.
Pour chaque connexion, on a aussi le nombre de passagers, et on a couplé cela avec un autre système de mobilité, qu'on appelle en anglais "commuting", qui est la mobilité de tous les jours, du lieu de résidence au lieu de travail, et inversement.
Toutes ces mobilités sont intégrées dans un modèle pour la description de la maladie, montrant comment elle peut passer d'un homme à l'autre, et ils sont tous intégrés pour décrire la propagation au niveau mondial.
S'il y a une épidémie qui se déroule au Mexique, par exemple, le modèle est capable de décrire la propagation locale, mais aussi les cas infectés qui pourraient prendre l'avion et apporter l'épidémie en France.
C'est très important pour avoir des informations qui sont concrètes, utiles et pratiques, afin de se défendre contre les épidémies.
Tout ça, ce sont des mesures d'intervention qu'on peut simuler dans le modèle et dont on peut tester l'efficacité.
Ca permet de voir si on peut gagner du temps en attendant les autres mesures, et réduire le nombre de cas.