À quoi pouvaient donc servir ces signes gravés ou dessinés, présents dans de nombreuses grottes de la préhistoire ? La question a suscité bien des controverses et une nouvelle hypothèse ravive aujourd'hui le débat. L’histoire commence à la British Library à Londres. C’est ici qu’un archéologue amateur, Ben Bacon, a consacré son temps libre à l’étude de plus de 400 sites ornés en Europe. En se concentrant sur 3 motifs récurrents : des séries de points et de traits verticaux, un signe en forme de Y, tous associés à des représentations d’animaux. Pour nombre de préhistoriens, ces signes identiques et bien alignés constituent une énumération. Mais laquelle ? Ben Bacon avance l’hypothèse d’un calendrier. Pour un chasseur cueilleur, le cycle lunaire constitué de 13 mois de 29 jours, est le calendrier le plus immédiatement perceptible. Un point ou un trait correspondrait alors à un mois lunaire. Une idée confortée par le fait qu’aucune séquence recensée ne comporte plus de 13 marques. Ce calendrier pourrait débuter à la fin du printemps, quand les températures s’adoucissent et que la nature s’éveille. Associés à deux universitaires, il teste son hypothèse en étudiant 800 séquences de point et de traits. Résultat : pour beaucoup d’espèces – aurochs, bisons, chevaux, mammouths et oiseaux – le nombre de mois inscrits sur les parois correspond à leur période de reproduction supposée. Quant au signe Y, il pourrait coïncider avec la naissance des petits. Observées sur un vaste territoire européen, ces marques énigmatiques constitueraient ainsi un système de notation permettant aux chasseurs cueilleurs de partager des informations sur les cycles biologiques des espèces et les périodes les plus propices à leur chasse. Ce système perduré de nombreux millénaires. Publié dans le Cambridge Archaeological Journal, cette étude rejoint un corpus déjà fourni de publications et de théories visant à élucider ce mystère de la préhistoire.
Réalisation :
Caroline Ando
Production :
Universcience
Année de production :
2023
Durée :
2min20