Bien qu’il ne vole pas, cet engin facilement repérable en mer est un drone. Un drone flottant sur l’océan à la poursuite des ouragans pour améliorer les modèles de prévision et avertir à temps les populations en danger. Cet été, pendant la saison cyclonique, c’est une flotte de douze de ces véhicules de surface sans équipage qui sillonnera l’océan Atlantique, les Caraïbes et le golfe du Mexique. La plus grande flotte jamais déployée pour une seule mission, sous l’égide de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et l’entreprise technologique Saildrone. Dix véhicules navigueront pendant 90 jours alors que deux autres drones resteront à terre, prêts à être largués en mer en cas d’ouragan. Conçus pour pénétrer au cœur même des tempêtes les plus violentes, ces drones océaniques doivent collecter les données les plus fiables et précises possibles. Celles-ci visent à mieux comprendre pourquoi et comment certaines tempêtes tropicales relativement douces s’intensifient rapidement puis deviennent des ouragans particulièrement destructeurs causant chaque année d’importants dégâts matériels et, parfois, des pertes humaines. Munis de caméras et d’instruments de mesure, ils transmettent aux scientifiques des données météo-océaniques en temps réel via satellite, tel que la température de l’air, la pression barométrique, la vitesse et la direction du vent, la température et la salinité de l’eau, ou la hauteur des vagues. Les véhicules se déplacent, grâce à leur « aile » centrale rigide, propulsés par le vent comme un voilier. Ce qui leur permet de s’orienter vers les tempêtes, contrairement à d’autres dispositifs qui dérivent dans l’océan. Alimentés par l’énergie solaire pour les ordinateurs de bord et les capteurs, ces véhicules de 7 mètres de long fonctionnent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, avec une autonomie de 365 jours. Robustes, ils sont capables de résister à des vents de plus de 120 km/heure. Cette collaboration entre la société Saildrone et la NOAA n’est pas la première. En 2021, combattant des vagues massives et des vents de plus de 160 km/h, le Saildrone (SD) Explorers 1045, toujours en service, a survécu à l’ouragan Sam, tout en recueillant des données inédites sur les interactions physiques entre l’océan et l’atmosphère. La NOAA prévoit également d’envoyer plusieurs autres engins de surface ou sous-marins et tout particulièrement des drones aériens équipés de capteurs de turbulences pour mesurer la vitesse des vents dans l’œil des ouragans, une tâche impossible à réaliser avec des avions habités.
Réalisation :
Véronique Marsollier, Léocadie Martin
Production :
Universcience
Année de production :
2023
Durée :
2min51
Accessibilité :
sous-titres français