« L‘énergie des abeilles » Voix off : Une abeille butineuse qui sort de sa ruche remplit plusieurs fonctions pour sa colonie, mais aussi pour l’homme. Elle s’en va collecter, d’une part, le nectar de la fleur qui lui sert à fabriquer du miel et, d’autre part, du pollen qui va servir à nourrir les larves de la colonie. La capacité des abeilles à gérer leur énergie au cours de cette collecte constitue un modèle d’économie d’énergie unique dont on pourrait s’inspirer. Chercheur 1 : Alors l’abeille doit gérer ses dépenses en fonction de la distance qu’elle doit parcourir pour aller butiner les fleurs et en fonction de la quantité de pollen qu’elle transporte. Et cela va dépendre de la quantité de nectar qu’elle dispose dans son jabot puisque le nectar, ca représente en fait l’apport énergétique en sucre qui lui permet de voler. Quand l’abeille collecte le nectar, elle va avaler ce nectar et le stocker dans le jabot qui fait à peu près 40 milligrammes de contenance. Pour qu’une abeille remplisse son jabot, il faut qu’elle butine de l’ordre de 1000 à 1500 fleurs. Donc les abeilles pour rechercher du nectar peuvent parcourir plusieurs kilomètres, entre 3 et 5 km. Une fleur va être reconnue par sa forme, sa couleur, son odeur, et comme l’abeille a intérêt à limiter ses dépenses énergétiques, elle va se concentrer sur une certaine couleur, une certaine odeur, une certaine forme. Donc, elle va systématiquement, dans la mesure du possible, aller butiner des fleurs d’une même espèce. Elles vont transporter le pollen d’une fleur à l’autre et de cette façon assurer la fécondation de ces fleurs. Le fait même de polliniser les champs, c’est aussi une intervention des abeilles sur la production agricole puisque ensuite nous allons être consommateur de ces produits issus des cultures . Chaque abeille travaille surtout pour le devenir de sa colonie et ensuite elle contribue au développement de toutes sortes d’organismes qui les environnent. Elles permettent la survie des plantes, la multiplication des plantes. Elles apportent de la nourriture aux hommes. Je pense qu’en multipliant ces externalités positives, à l’échelle de l’homme, on pourrait contribuer au bien être de la planète et à notre avenir. Chercheur 2 : Je propose bien sûr de me caler sur le modèle des abeilles puisque cela fonctionne, elles optimisent l’énergie. Donc, moi je propose, puisque nous consommons trop d’énergie, de mettre en place un modèle qui va mettre en mouvement l’économie d’énergie que nous ferons demain. Alors l’idée, en effet, c’est que chaque individu puisse se constituer un stock d’énergie à partir d’un bilan énergétique qu’il puisse le faire fructifier comme le font exactement les abeilles lorsqu’elles pollinisent les arbres fruitiers. Ce capital est calculé tout simplement sur la base soit de changement d’usage et de comportement soit parce qu’on a fait des investissements, lorsque l’on a changé ses fenêtres, lorsque l’on a isolé son toit ou lorsque l’on a changé de mode de déplacement. Voix off : Cette épargne d’énergie, passée, présente ou future, est déposée via internet dans une banque de l’énergie où elle constitue un capital. L’ensemble des sociétaires de cette banque, des particuliers ou des entreprises, constitue le réseau Amelios dont la première expérimentation locale a eu lieu sur l’agglomération de Senlis Chercheur 2 : Chaque sociétaire du réseau peut augmenter son capital d’énergie à partir des contributions qu’il a vis à vis d’autrui, comme emmener par exemple son voisin au marché, comme faire du covoiturage ou comme participer à une oeuvre d’intérêt général. Cette base monétaire va être converti en COO, en billets, que le particulier, le sociétaire va émettre lui-même. Cette monnaie pour l’essentiel donne accès à des remises auprès des membres du réseau, sachant que cette remise est prise en charge par la banque donc sans destruction de la marge pour le commerçant. Pour démarrer la construction du réseau Amélios, il s’agit de commencer par un commerçant qui peut parler avec son client. Voix off : Le coiffeur propose à son client d’adhérer au réseau Amélios. Il s’engage à lui faire des remises de 10%. Mais, le client peut aussi acheter du miel en dépôt chez le coiffeur, grâce à ses COO, avec une réduction de 2€ sur le pot de miel. Du miel produit par un apiculteur membre lui aussi d’Amélios. Chercheur 2 : Le client va pouvoir bénéficier par ailleurs de remise aussi auprès d’autres commerçants comme par exemple un paysagiste avec une remise sur des conseils, comme une production maraichère, mais aussi peut-être d’avoir la dixième coupe gratuite. Lorsque le coiffeur fait des gains économiques soit en conquête de clientèle parce que ses coûts marketing sont moins élevés, parce qu’il va faire des économies d’énergie, tout ça ce sont des externalités positives. Voix off : Ce modèle économique, dit de pollinisation, basé sur le fonctionnement de sociétés d’insectes comme les abeilles est un exemple d’application des nombreux modèles que propose la nature. L’homme, en s’en inspirant, peut remplacer les modèles existants qui ne répondent plus aux enjeux du développement durable.
Réalisation :
Pascal Moret , Jean-Philippe Camborde
Production :
Universcience, La Belle Société Production, Muséum national d'histoire naturelle, Inserm, CNRS, Ville de Senlis, Ceebios, France TV Education, Away to Wake up productions
Année de production :
2016
Durée :
5min21
Accessibilité :
sous-titres français