Bonjour, bienvenue à la Cité des sciences et de l’industrie pour un tour de l’actu scientifique ! Cette semaine, on parlera :
- De la prochaine mission américaine sur Mars
- D’un casque qui permet de communiquer par la pensée
- Ou encore d’une invention canadienne pour mieux contrôler la qualité des produits alimentaires
Migrants de la préhistoire
Mais commençons avec une importante découverte archéologique dans la péninsule arabique. Un doigt fossile trouvé dans le désert du Néfoud en Arabie Saoudite laisse penser que cette route aujourd'hui désertique, était sans doute plus propice à la migration, il y a 100 000 ans.
Traverser le désert à pied pour rejoindre l'Europe ou l'Asie est une route dangereuse pour les migrants, quelle que soit l'époque, car dfficile pour l'homme de survivre dans un environnement désertique. C'est vrai aujourd'hui et cela l'était encore plus, il y a des milliers d'années, lorsqu'homo sapiens s'est aventuré hors d'Afrique. Des fossiles retrouvés le long de la méditerranée à Qafzeh et à Skhul en Israel laissent penser qu'il y a environ 100 000 ans, les homo sapiens ont longés le rivage.
Mais une nouvelle découverte permet d'imaginer que nos ancêtres ont pu suivre une autre route passant par le sud de la mer Rouge, une route aujourd'hui totalement désertique.
Il s'agit d'un fossile de doigt découvert à Al Wusta dans l'actuelle Arabie Saoudite. Plus gracile que le doigt de Neandertal, cette phalange est indubitablement celle d'un homo sapiens et elle date d'il y a environ 85 000 ans.
Dans son environnement proche, 380 outils de pierres ont aussi été découverts ainsi que les restes fossiles de centaines de vertébrés. Parmi ceux-ci des restes d'Hippopotamus, de Pelorovis et de Kobus, ancêtres d'hippopotames, de buffles et d'antilopes.
Les traces laissées par cette faune ainsi qu'une flore fossile attestent qu'il y a 90 000 ans, à Al Wusta, un lac d'eau douce entouré de savane constituait un environnement propice au séjour des homo sapiens, et un point de passage possible sur la route de l'Asie et de l'Europe.
Crédits : M. Petraglia, K. Janulis, I. Cartwright, H. Groucutt et. Al
Capteur alimentaire : Fini les intoxications
Il vous arrive peut-être de douter de la fraicheur d’un aliment, resté plusieurs jours dans votre réfrigérateur… Alors pour garantir une meilleure sécurité alimentaire, des chercheurs canadiens ont inventé un petit dispositif intégré dans l’emballage des produits frais, capable de signaler la présence éventuelle d’une bactérie pathogène.
Ce petit senseur flexible et transparent surveille la contamination bactérienne des aliments en temps réel. Il émet un signal fluorescent lorsqu’il est placé en présence d’une bactérie donnée, par exemple une salmonelle ou une Escherichia coli. Il peut être placé à l’intérieur de l’emballage, donc pas besoin de prélever un échantillon pour l’analyser en laboratoire.
Il se compose de gouttelettes de molécules d’ADN sensibles à la bactérie recherchée. Ces gouttelettes, de quelques pico litres seulement, soit encore plus petites que le nano litre, sont imprimées sur un film de polymère.
Ce capteur est stable durant 14 jours au moins, dans diverses conditions d’acidité. Il est capable de détecter des concentrations bactériennes très faibles. Selon ces concepteurs, il serait tout à fait capable de remplacer un jour la traditionnelle « date limite de consommation ».
Crédits : McMaster University
En mai, Insight s’envole pour Mars
Après quelques déboires, c’est confirmé, l’atterrisseur Insight de la NASA va s'envoler vers Mars dans moins d’un mois ! Et avec cette nouvelle mission du programme Discovery, l’agence spatiale américaine va étudier pour la première fois l’activité sismique de la planète rouge…
La sonde martienne Insight de la NASA sera lancée le 5 mai prochain depuis la base de l’US Air Force à Vandenberg (Californie) grâce au lanceur Atlas 5, un vétéran, puisque Insight sera son 62e lancement.
La mission d’InSight : explorer pour la première fois les structures profondes de la planète rouge dont on connait très peu de choses. Plus précisément, la sonde, qui doit se poser à la surface de Mars, a pour objectif de mieux comprendre sa formation et de la comparer aux planètes rocheuses du système solaire comme la Terre, Mercure, Vénus ainsi que de la Lune, mais aussi d’y déterminer les niveaux actuels d'activité tectonique et météoritique.
Pour y parvenir, ce petit atterrisseur de 358 kilogrammes, juste un peu plus lourd que les fameux robots jumeaux Spirit et Opportunity, emporte deux instruments scientifiques : un sismomètre SEIS et HP3 un instrument de mesure des flux de chaleur issus du noyau de la planète.
Équipé de six capteurs pour mesurer les mouvements du sol, le sismomètre français, développé par le Cnes, étudiera la structure interne de la planète rouge durant deux ans. Son arrivée sur Mars est prévue le 26 novembre prochain.
Télépathie homme/machine
Dans un futur proche, il sera sans doute banal d’interagir avec nos objets connectés uniquement par la pensée, sans avoir à prononcer le moindre mot, ni à produire le moindre geste. Aliénation numérique ou gain d’efficacité ? Quoiqu’il en soit, une nouvelle étape a été franchie par des chercheurs américains du MIT Media lab.
Arnav Kapur, jeune chercheur spécialisé dans la cognition humaine et l’apprentissage machine, a mis au point avec son équipe du Massachusetts Institute of Technology un casque qui semble capable de décoder la pensée humaine. Pour le moment, cet appareil fournit à son utilisateur des informations simples, comme le prix d’un article dans un magasin, ou permet de choisir un programme à la télévision. Le fait de commander des machines par la pensée n’est pas une nouveauté, mais ce qui fait l’originalité de ce prototype, c’est bien sa capacité à identifier DES MOTS. Et pour réaliser ce petit exploit, les chercheurs ne travaillent pas sur les phénomènes - beaucoup trop complexes - qui se produisent dans le cerveau, mais sur ce qui se produit autour de la bouche lorsque l’on « parle dans sa tête ».
La verbalisation interne, ou le fait de se parler à soi-même, déclenche des signaux neuromusculaires bien réels dans les muscles faciaux. Concrètement, le fait de penser à un mot induit des messages nerveux du cerveau vers les muscles, et chaque mot a sa propre signature électrique. Pour les détecter, le casque est muni de 4 électrodes placées le long de la mâchoire. Ces signaux sont ensuite transmis à un système d'apprentissage automatique qui a été entrainé à relier les signaux émis par l’utilisateur, avec des mots particuliers. Le dispositif comprend également une paire d'écouteurs à conduction osseuse qui transmettent les réponses à l'oreille interne.
Le défi d’Arnav Kapur et de ses collègues est maintenant de recueillir de nombreuses données sur des conversations plus élaborées et d’optimiser le décodage des signaux nerveux, dans l'espoir de diversifier les usages de leur casque.
Crédits : Lorrie Lejeune/MIT
Voilà ce journal est maintenant terminé, pour en savoir toujours plus, rendez-vous sur science actualites.fr et universcience.tv.
Bonne semaine à tous !