C’est une star des laboratoires depuis 40 ans déjà. Long de un millimètre, Caenorhabditis elegans est un nématode qui mesure 1 millimètre à l’âge adulte et vit dans le sol ou les fruits en décomposition. C. elegans est essentiellement hermaphrodite, mais il existe aussi une population mâle minoritaire.
Grâce à la microscopie électronique, une équipe scientifique vient de dresser la carte des cellules nerveuses de son cerveau, des connexions entre elles, et des connexions avec les autres cellules. C’est ce qu’on appelle « le connectome ». Ainsi, Caenorhabditis hermaphrodite possède 302 neurones, qui se connectent à 132 muscles et 26 autres sites dans le corps, comme l’intestin, les gonades et la peau.
C’est la première fois qu’est dressée la carte exhaustive en 3D d’un cerveau animal. Elle révèle notamment que les circuits comportementaux varient selon les sexes, y compris ceux qui ne sont pas directement liés à la reproduction.
Accessible à tous sur Internet, cette carte neuronale ouvre des perspectives pour l’étude des liens entre cerveau et comportement. Elle pourra contribuer à mieux comprendre le fonctionnement du cerveau humain. En effet, certains gènes à l’œuvre dans les connexions neuronales de ce petit ver sont impliqués dans des affections humaines comme la schizophrénie ou l’autisme.
Enfin, ce travail est une leçon d’humilité. Avec à peine quelques centaines de neurones, contre 100 milliards environ pour l’être humain, C. elegans est capable de dénicher de la nourriture, de trouver un partenaire, de s’accoupler, mais aussi d’apprendre et de conserver des informations en mémoire.