FILM : « Une lumière naturelle » Voix off : Dans la nature, certains animaux ont la particularité d’émettre de la lumière. C’est ce qu’on appelle la bioluminescence. On peut l’observer, par exemple, chez un calamar qui vit dans le pacifique. Il possède une poche dans laquelle des bactéries produisent de la lumière. Grâce à ce halo lumineux, sa silhouette se confond avec les rayons venant de la surface et il peut ainsi échapper à ses prédateurs. Cette lumière naturelle, qui est le résultat d’une réaction chimique, est-elle adaptable à nos sociétés afin de diminuer nos consommations d’électricité ? Chercheur 1 : La bioluminescence, c’est une réaction qui est régit par un gène qui est présent chez de nombreux organismes vivants, à la fois des organismes marins comme les algues ou les méduses, mais aussi comme des organismes terrestres, comme les champignons ou les lucioles. Chercheur 2 : C’est une enzyme, c’est une protéine qui est codée par de l’ADN, donc cette enzyme va faire une réaction chimique au sein d’une cellule et elle va catalyser une réaction qui va émettre de la lumière. Chercheur 1 : Nous travaillons sur la bioluminescence bactérienne puisqu’il y a notamment des bactéries bioluminescentes qui vivent en symbiose chez des organismes marins comme le calamar. Chercheur 2 : Nous avons aussi d’autres familles de bioluminescence en laboratoire à l’heure actuelle, comme les méduses, les lucioles, certains champignons, et chaque enzyme a des caractéristiques très intéressantes et très différentes à la fois. Chercheur 1 : Les modifications que nous faisons ne sont pas toxiques, nous travaillons sur des organismes non pathogènes et nous leur insérons un gène de la bioluminescence. Chercheur 2 : Nous ne modifions rien du tout, et on lui confère juste la possibilité d’émettre de la lumière. Donc, en terme de risques de toxicité pour l’environnement ou les organismes vivants, le risque est nul. Chercheur 1 : Alors la recherche, elle est multiple, elle consiste à améliorer l’intensité lumineuse des bactéries, à améliorer leur durée de vie, leur durée de lumière, à aussi les adapter à des températures qui puissent varier puisqu’on les met dehors et aussi à obtenir des couleurs différentes. Voix off : Cette start-up propose de faire vivre ces bactéries dans un milieu nutritif encapsulé dans une coque organique. Elle a comme objectif d'obtenir une intensité de 50 lumens et une durée lumineuse d’un mois. Chercheur 1 : La bioluminescence, c’est une lumière qui n’est pas comparable à une lumière produite par de l’électricité. Déjà, c’est un rendu qui est très différent, une perception qui est assez douce de la lumière, c’est une lumière froide. Donc, ce qui est assez compliqué, c’est de la rendre assez visible dans une surface qui est plutôt restreinte pour pouvoir vraiment être une source de lumière. Le premier avantage ce qu’elle ne consomme pas d’électricité, ca c’est évident. Le deuxième, c’est aussi une lumière qui ne va pas déranger les écosystèmes des villes comme le fait la lumière artificielle, donc c’est un peu un double avantage. Chercheur 2 : L’éclairage urbain d’aujourd’hui est responsable d’une pollution lumineuse qui a pour conséquence le dérèglement des cycles hormonaux de tous les écosystèmes, la chute des feuilles des arbres par exemple, mais aussi des insectes, des animaux, et même de l’homme. Notre produit n’émet pas la même longueur d’onde et donc la lumière qu’émet notre système n’est pas responsable de pollution lumineuse. Chercheur 1 : Le but, c’est vraiment de créer un système alternatif d’éclairage qui va pouvoir remplacer les usages de l’électricité dans le paysage urbain. On a créé glowee pour faire de l’éclairage de vitrines puisque cela a plein d’avantages notamment d’avoir une forme personnalisable pour chaque marque, mais on peut très bien imaginer équiper du mobilier urbain, des façades, de la signalétique ou encore des routes à long terme pour pouvoir vraiment remplacer l’usage de l’électricité sur ces champs-là. Et on se dit qu’on pourrait réussir à réduire, pourquoi pas, de 20% la consommation électrique en équipant à la fois les vitrines, et à la fois d’autres zones urbaines qui vont nous permettre d’éteindre en fait les lampadaires. L’objectif, c’est, à long terme, d’avoir un lampadaire sur cinq éteint, ce qui amène cette réduction de 20% des consommations électriques. Chercheur 2 : La nature aura toujours quelque chose à apprendre à l’homme. Aujourd’hui, nous utilisons donc l’enzyme du calamar, mais demain nous pourrons utiliser l’enzyme d’un autre animal. Chercheur 1 : La nature, c’est l’usine la plus efficace, donc il y a beaucoup de solutions à trouver et l’éclairage est une vraie belle preuve que c’est possible d’éclairer sans électricité. Voix off : Eclairer demain à l’aide d’une lumière naturelle, plus saine et économe, inspirée de la nature, est un défi technologique, mais aussi une nouvelle source d’espoir pour diffuser de la lumière partout où elle est absente.