Pour moi, la vie, ce n’est pas du tout quelque chose que l’on pose sur la planche d’un laboratoire. C’est d’abord et avant tout une expérience, une expérience personnelle. C’est quelque chose qu’on expérimente à travers son corps, à travers son histoire, et, également, à travers la relation qu’on peut avoir avec d’autres organismes vivants. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas tant comment on a découvert la vie, comment on a pu l’étudier, l’explorer, mais plutôt quels ont été les acteurs, au fil du temps, qui se sont intéressés à ce sujet. C’est quelque chose qui m’a toujours intéressée parce que j’avais une relation très personnelle, très forte avec la nature, peut-être parce qu’avoir cette relation avec la nature me paraissait plus simple qu’avoir une relation avec les êtres humains. Il ne s’agissait pas de fuir l’humanité, mais il y avait plus de logique, plus d’ordre, plus de simplicité dans le monde naturel. Plutôt que d’essayer de définir ce que pouvait être la vie, ce qui m’a intéressée très vite, c’était plutôt d’essayer de comprendre le rapport à la vie, ce qui n’est pas exactement le même genre de démarche. Comment cette relation nous permet à la fois d’exister sur un plan matériel, bien évidemment, mais aussi sur un plan symbolique ? Notre identité, notre construction s’établit dans cette relation que nous pouvons avoir avec des organismes vivants. Ça, c’est vraiment quelque chose qui a hanté à la fois toute ma vie mais aussi tout mon travail, c’est comment on établit cette relation à l’autre, qui permet, en fait, de se définir soi-même à travers la protection ou la sauvegarde de cet autre vivant. On existerait pas vraiment si l’on perdait, du jour au lendemain, par exemple, la biodiversité. Si la biodiversité devait disparaître, on se sentirait bien seuls sur cette planète.
Réalisation :
Clément Lepape, Marie Brière de la Hosseraye
Production :
Universcience
Année de production :
2022
Durée :
2min11
Accessibilité :
sous-titres français