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Robert DePalma sur le site de recherche Tanis dans le Dakota du Nord © Kansas University/Robert DePalma

Des fossiles retrouvés dans le Dakota du Nord auraient été figés pour l’éternité, quelques minutes après l’impact de l’astéroïde qui a causé la disparition des dinosaures. Mise au jour par une équipe de paléontologues dirigée par l’Américain Robert DePalma, cette masse enchevêtrée de poissons d’eau douce, de vertébrés terrestres, d’arbres, de branches, de grumes, d’ammonites marines et d’autres créatures, particulièrement bien conservés, filaient des jours heureux autour d’une rivière située pourtant à 3 000 kilomètres du Yukatan. Un écosystème brutalement frappé, 13 minutes après l’impact, par une vague de dix mètres engloutissant toute vie sous un tombereau de sédiments. Au lieu d’être aplatis, les fossiles sont extraordinairement bien préservés, en trois dimensions. « Le dépôt boueux s’est fait presque instantanément, emprisonnant toutes ces plantes et tous ces animaux en quelques instants », raconte le chercheur.

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Des fossiles de poissons datant de 66 millions d'années © Kansas University/Robert DePalma

C’est en 2012, que Robert DePalma a commencé à fouiller ce site baptisé Tanis dans une grande région connue des chasseurs de dinosaures, la formation de Hell Creek, dans le Dakota du Nord. « Jusqu’alors, seulement trois ou quatre poissons articulés avaient été retrouvés à Hell Creek », souligne Robert DePalma, qui en a trouvé plus du double, ainsi que de nouvelles espèces. « Je peux confirmer que nous avons des restes partiels d’un cératopsien », se réjouit-il aussi, en promettant au moins une dizaine d’articles scientifiques sur un tricératops, et d’autres découvertes spécifiques.

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Un fossile de poisson datant d'il y a 66 millions d'années, transmise le 29 mars 2019 par l'université du Kansas © Kansas University/Robert DePalma

Le fait que le premier article publié ne soit justement pas consacré au dinosaure retrouvé ni aux autres fossiles découverts et mentionnés dans des présentations depuis deux ans et dans des communiqués de presse ce week-end suscite le scepticisme de certains spécialistes. « Tout le monde est perplexe face au grand nombre de choses inhabituelles annoncées... alors que la plupart n’apparaissent pas dans l’article », déclare Kirk Johnson, directeur du muséum d’histoire naturelle Smithsonian à Washington. C’est une étude intéressante, dit-il toutefois, en soulignant que le fait que des pontes de la discipline, dont Walter Alvarez, père en 1980 de l’idée qu’un astéroïde avait provoqué l’extinction massive, se soient associés à l’étude, y ajoute de la crédibilité.